Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
Monsieur le ministre, le meurtre de M. Hervé Cornara, d’une barbarie absolue, s’ajoute aux événements tragiques que notre pays a subis au début de l’année. Concomitamment, d’autres pays, comme la Tunisie, étaient aussi confrontés à des assassinats de masse relevant de motifs et de logiques pouvant être apparentés.
Ces événements affectent profondément la communauté nationale. C’est pourquoi je souhaite en cet instant, avec vous tous, mes chers collègues, saluer la mémoire des victimes et exprimer notre compassion à l’égard de leurs proches.
À l’émotion des derniers mois succède aujourd’hui, de manière insidieuse, l’inquiétude, celle d’une sureté – droit fondamental du citoyen – qui ne serait pas, ou plus, ou qui serait moins bien garantie par les pouvoirs publics.
Par l’instrumentalisation et le dévoiement profond de la religion musulmane, ces attentats témoignent que leurs auteurs ont une visée exclusivement politique. Il s’agit de mettre à bas les démocraties et les valeurs qui les fondent pour leur substituer des formes de terreur et de totalitarisme dont certains pays sont déjà le théâtre et leurs peuples les victimes.
Dans ce contexte, sur son territoire national comme dans les pays sources de menaces – je pense à l’Afrique subsaharienne –, la France et ses dirigeants ont pris leurs responsabilités. Je veux ici saluer l’engagement de nos soldats et des fonctionnaires, d’État ou territoriaux, qui sont en première ligne.
Depuis 2012, organisation et meilleure coordination des services de sécurité et de renseignement, loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, loi relative au renseignement, lutte contre la radicalisation, augmentation des moyens opérationnels des services, communication directe en direction des Français, tous ces leviers ont été actionnés dans la cohérence et ont donné un sens concret à la parole du Président de la République et du Gouvernement. Pour autant, beaucoup reste à faire pour que la confiance dans notre dispositif national de sécurité soit ressentie par tous nos concitoyens.
C’est bien une guerre au long cours qu’il nous faut mener, contre la barbarie et pour les civilisations ; une guerre dont l’enjeu central est de préserver la confiance dans nos valeurs démocratiques et républicaines, la laïcité n’étant pas le moindre des principes à faire vivre au quotidien, partout dans l’espace public et pour la liberté de chacun.