Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 2 juillet 2015 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Lutte contre le terrorisme suite aux attentats

Bernard Cazeneuve, ministre :

Tous les gouvernements successifs, depuis le début des années deux mille dix, ont fait au mieux pour affronter ces difficultés. Lorsque des drames surviennent, la tendance est parfois forte de les préempter pour faire de la politique et diviser.

Premièrement, je pense que la résilience d’un pays et de ses institutions face à un risque terroriste suppose le rassemblement et le respect à l’égard des forces de l’ordre qui s’exposent pour sauver la vie des autres. Je souhaite donc que, face à la situation extrêmement grave à laquelle l’ensemble des pays de l’Union européenne et de la communauté internationale se trouve confronté, nous privilégiions la responsabilité, le rassemblement de toutes nos forces autour de nos institutions pour assurer la résilience de notre pays.

Deuxièmement, nous faisons tout pour protéger les Français. Nous avons augmenté les effectifs en procédant à quelque 1 500 recrutements dans nos services de renseignement, 500 dans le service central du renseignement territorial, 500 au sein de la sécurité intérieure, 126 au sein de la direction centrale de la police judiciaire. Nous avons également créé plusieurs dizaines d’emplois au sein de la direction centrale de la police aux frontières, parce qu’elle joue un rôle de contrôle et de protection essentiel. Pour abonder ces recrutements et moderniser nos services, le Gouvernement a consenti un effort de près de 233 millions d’euros.

Par-delà cet effort, il faut aussi davantage de coordination. Nous avons été organisés pour faire face à un terrorisme d’un certain type. Or nous avons à faire face à un terrorisme d’un type nouveau. Il faut donc décloisonner le fonctionnement des services. C’est la décision que j’ai prise, en confiant une responsabilité aux préfets de zone et en créant un état-major qui a pour rôle d’assurer la circulation des informations.

Troisièmement, il faut de la coopération internationale. Ce que nous faisons avec les pays de la bande sahélienne et avec la Tunisie pour renforcer les contrôles aux frontières, développer la lutte contre la fraude documentaire, renforcer la lutte contre le crime organisé va dans la même direction : assurer un haut niveau de protection des Français.

Enfin, je tiens à y insister, la loi relative au renseignement permettra de mobiliser pour tous les services des techniques dont ils ne disposaient pas. Nous pourrons ainsi prévenir davantage le risque terroriste.

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