Je m'adresserai aux élus que vous êtes : pourquoi avoir un conservatoire sur votre territoire ? Tout simplement parce qu'il fait partie des équipements qui améliorent concrètement la vie des gens, qu'il est un facteur de lien social. Aujourd'hui, les parents attendent d'un conservatoire qu'il donne à leurs enfants des outils pour s'adapter au monde complexe de demain, pour s'y inscrire en tant que citoyen doté d'un libre arbitre. Alors que le fonctionnement par classes contribue à la perte de confiance dans l'Éducation nationale, les conservatoires ont encore la possibilité d'adapter leur enseignement aux individus, c'est très important et recherché, quelle que soit la discipline.
Le conservatoire, ensuite, modifie la vie de ses élèves mais aussi celle de leur famille, parce qu'il forme des spectateurs et qu'il est un lieu de brassage social et de générations dans les territoires. Le renouvellement des publics des conservatoires et des spectacles passe par le développement des appétences et la diffusion de la dynamique de la pratique artistique.
Nos établissements avivent le questionnement, le savoir-vivre et le savoir-être non seulement des individus mais aussi de la collectivité dans son ensemble. Ils sont une école de l'autonomie où l'on valorise la parole de l'autre et où la réussite n'est plus érigée en dogme, comme elle a pu l'être par le passé. Les conservatoires n'ont plus seulement pour mission de transmettre un patrimoine historique ou de former quelques professionnels, mais de fournir bel et bien une alternative culturelle. À ce titre, les critères de financement, élaborés en 1972, sont obsolètes et il faut les revoir.
J'en appelle aux élus que vous êtes : que voulez-vous faire de vos territoires et comment comptez-vous en renforcer l'attractivité ?