Notre association, qui regroupe les directeurs des affaires culturelles à l'échelle nationale, se veut un lieu d'échange d'expériences et d'expérimentations. Lors de notre dernier séminaire, qui s'est tenu à Rennes fin 2013 et qui était consacré aux nouvelles urgences de la culture, j'ai animé un atelier consacré aux relations des conservatoires avec les collectivités territoriales. L'éducation artistique et culturelle, qui est délivrée par les établissements spécialisés, les écoles d'art et l'action culturelle, bénéficie de nombreux leviers grâce aux collectivités territoriales depuis la décentralisation. Mais dans un contexte qui évolue fortement, avec en particulier la diminution des budgets, la réforme des rythmes scolaires ou encore la révolution du numérique qui modifie le comportement des usagers, l'organisation des conservatoires fait débat.
La ministre de la culture annonce vouloir rétablir les subventions aux conservatoires à rayonnement départemental et régional, mais quelles en seront les conditions ? La non-application de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, pose un problème de visibilité et de financement, tandis que les conservatoires demeurent écartelés entre les injonctions d'économies budgétaires, d'excellence de la formation, et d'ouverture à tous les publics pour lutter contre les déterminismes sociaux. Et ce, d'autant que l'État s'est désengagé, laissant seuls les élus locaux pour gérer leurs conservatoires. Quels autres partenaires associer à la réflexion sur l'évolution des conservatoires, sur l'articulation de leurs domaines d'activités et sur leur offre pédagogique, qui va de la petite enfance à l'université ? Car il s'agit de maintenir l'excellence tout en la démocratisant, de continuer à s'ouvrir aux nouvelles disciplines et d'assumer une mission large de service public consistant à diffuser la culture.