L'éducation et l'enseignement artistiques structurent l'esprit de l'enfant autant que l'arithmétique et la géométrie, c'est pourquoi ils doivent être accessibles à tous.
Quels doivent être les rôles respectifs de l'État et des collectivités territoriales ? Le rôle de l'État est important, en témoigne la réussite des pays de l'Est de l'Europe dans les domaines artistiques, où tous les enfants pratiquent un instrument de musique, alors que ces pays ont connu un contexte très difficile. Les collectivités territoriales sont importantes également, la présence d'un conservatoire est un facteur d'attractivité tout autant qu'un motif de fierté pour les familles. C'est pourquoi nous devons trouver le bon équilibre, l'adéquation entre ces rôles nécessaires l'un comme l'autre.
Deuxième ordre de question, le métier d'enseignant au conservatoire : il a beaucoup évolué, même si un enseignant en musique, c'est d'abord un musicien, un artiste qui doit avoir envie de se produire sur scène. Il y a aujourd'hui une ambiguïté entre ces deux aspects, puisqu'on reproche encore à l'enseignant d'aller « cachetonner » sur scène, comme si c'était au détriment des élèves ; comment structurer le métier pour que l'enseignant continue à jouer sur scène, pour qu'il soit la fierté de son élève qui l'écoute ou le regarde sur la scène ?
Troisième aspect, le rayonnement des établissements : de plus en plus, le conservatoire doit sortir de ses murs et contribuer globalement à l'activité culturelle des territoires. La réforme des rythmes scolaires doit y contribuer, même si les collectivités territoriales ne l'ont pas attendue pour aller dans ce sens - il faut aller plus loin en faisant preuve de plus de volontarisme.