Notre conservatoire à rayonnement intercommunal, implanté dans un territoire de 50 000 habitants, a considérablement renouvelé ses pratiques ; depuis sept ans, nous avons monté des classes à pratiques artistiques (Capa) dans un collège en ZEP, faisant se rencontrer éducation artistique et enseignement spécialisé ; le cycle dure les quatre années du collège, deux orchestres ont été montés, avec les quatre classes de l'établissement scolaire. Tout ceci a un coût : vingt enseignants sont mobilisés, l'enveloppe tourne autour de 150 000 euros annuels, ceci sans aucun concours de l'État... et pour quatre classes d'un collège qui en compte une vingtaine. Cela donne la mesure des efforts qu'il faudrait faire pour que l'État assume un véritable enseignement artistique.
L'équilibre entre la vie de musicien professionnel et celle d'enseignant est fragile, il est à trouver au cas par cas. Où fixer la limite ? C'est difficile à dire en général. Des marges existent, cependant, du côté de la formation, en particulier celle des assistants territoriaux d'enseignement artistique, dont les concours sont bien trop éloignés : ils ont lieux tous les quatre à six ans et, dans l'intervalle, les « dumistes » n'ont aucun accès à de l'emploi stable.