Le conservatoire du XXIe siècle est déjà là, même si tous les établissements ne changent pas au même rythme. La grande mutation a eu lieu dans la compréhension et l'accompagnement des parcours ; il y a encore trente ans, seule comptait la réussite du cursus complet, soit une douzaine d'années de formation : si on ratait, on était exclu du conservatoire ; cette conception des choses a été catastrophique pour l'image des conservatoires, auprès des parents mais aussi des décideurs politiques, il y a eu beaucoup de maladresses, beaucoup de rancoeurs. Les cycles d'enseignement et les évaluations ont évolué : l'examen existe toujours, mais il est perçu très différemment, il est aujourd'hui tout à fait admis de s'arrêter au terme d'un cycle.
Les conservatoires sont victimes de leur succès : c'est parce qu'ils sont pleins qu'il faut faire de la place pour les autres. Faut-il démocratiser davantage ? Certes, mais il ne faut pas que l'ouverture à de nouveaux publics pousse vers la sortie ceux qui s'y plaisent actuellement. Comment, ensuite accueillir toujours plus d'élèves quand les crédits baissent ? À Nantes, on est passé de 2 000 à 1 750 élèves en dix ans, alors que la population ne cessait d'augmenter : c'est un constat d'échec d'une politique publique.
La tarification est entre les mains des collectivités et il faudrait établir des chartes de bonne conduite tarifaire, parce que nous déplorons des augmentations très fortes : des familles ne peuvent pas suivre et elles ne comprennent pas ces augmentations brutales.
Le classement des établissements a été réglé par le décret du 12 octobre 2006, l'homologation doit être terminée en octobre et, selon les derniers chiffres communiqués par le ministère, seulement 45 % des cent quarante CRR et CRD auraient déposé leur demande : ce chiffre est pour le moins déconcertant !