Intervention de Martial Bourquin

Délégation sénatoriale aux entreprises — Réunion du 18 juin 2015 : 1ère réunion
Examen du rapport de m. olivier cadic et mme elisabeth lamure relatif aux environnements britanniques et français du point de vue des entreprises rencontrées à londres par la délégation aux entreprises

Photo de Martial BourquinMartial Bourquin :

Il me semble intéressant de se pencher sur les causes du succès britannique, car les chiffres de 2,6% de croissance ou de 2,4 millions d'emplois créés ne peuvent nous laisser indifférents.

J'aimerais d'abord souligner que l'assouplissement monétaire n'est pas étranger à la réussite britannique, puisque ses effets contribueraient, selon certains économistes, à un quart de la réussite économique. Néanmoins, la question monétaire n'est pas la seule raison d'un tel succès qui tient également à certaines spécificités de la Grande-Bretagne à laquelle la France ne peut, ni ne doit s'assimiler, en raison d'une tradition et d'une culture différente de part et d'autre de la Manche. Il s'agit dès lors de trouver un juste milieu et de s'inspirer de certaines mesures, je pense notamment à celles qui ont pour but de prioriser la création d'emploi et de valeur en soutenant l'investissement dans les entreprises. Le système d'aide à l'investissement dans les entreprises a été renforcé, les déductions d'impôt passant de 20% à 30% puis à 50% des sommes investies dans les entreprises. Cette initiative de soutien de l'économie réelle me semble indispensable.

Par ailleurs, on ne rappelle plus l'importance d'une stabilité fiscale pour créer un environnement favorable à l'activité des entreprises.

Enfin, D. Cameron disait qu'il souhaitait « la main d'oeuvre la plus compétente et la plus flexible d'Europe », on touche là à des questions qui concernent directement le code du travail.

Ainsi, un certain nombre d'éléments clés du modèle britannique peuvent nous inspirer et il ne faut pas, à mon sens, tout rejeter en bloc. Un tel niveau de croissance doit inciter à nous questionner. Corrélativement, il faut garder les pieds sur terre et savoir concilier nos traditions avec la nécessité de la réforme. Il me semble en revanche que notre obsession doit être la création de valeur ajoutée dans l'entreprise et l'emploi.

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