Je regrette également de n'avoir pu participer à ce déplacement.
J'étais hier soir à l'Ambassade du Royaume-Uni pour assister à la remise du prix « Graines de boss », un concours de création d'entreprises associé à un programme de mentorat, proposé en partenariat avec M6 depuis 11 ans. De nombreuses start up étaient présentes et la question du financement des entreprises a de nouveau été évoquée. J'ai déjà eu l'occasion d'insister sur le fait qu'en France, on est plus start que up...Cette réalité découle de la façon dont on appréhende le développement de l'entreprise de ce côté de la Manche, et en particulier, à la perception du rôle de la banque dans le financement du risque entrepreneurial. Comme j'ai pu le soutenir lors des débats sur le projet de loi « Macron » -ce qui m'a valu des échanges d'arguments assez forts avec une partie de l'hémicycle-, ce n'est pas aux banques de financer ce risque, et je crois que le ministre de l'Économie partage cet avis. Les banques ne sont pas là pour faire du capital risque car leur modèle ne leur permet pas de prêter sans garantie. Cette situation est source d'un malentendu, entre les entrepreneurs qui se tournent vers les banques pour les financer, et les banques qui ne peuvent satisfaire leurs demandes, faute de garantie de remboursement.
Notre déplacement à Londres nous a permis de réaliser qu'il existe un autre modèle de financement de l'entreprise qui ne dépend pas des banques mais des investisseurs providentiels et des particuliers, ce qui est une vraie évolution. Néanmoins, pour que les entreprises puissent attirer des capitaux, il est nécessaire de revoir de fond en comble notre fiscalité afin de la rendre plus incitative ; il y a là un vrai sujet qu'il nous faut, à mon avis, aborder. Il faut par ailleurs réconcilier les entrepreneurs français avec l'idée d'ouvrir leur capital car cette solution est souvent perçue comme une source supplémentaire d'obligations et de contraintes alors qu'elle ouvre de véritables opportunités de croissance et de développement.
Enfin, les difficultés de trésorerie sont le lot quotidien de nombreuses entreprises, y compris bénéficiaires. Pas plus tard qu'hier, une PME m'expliquait que malgré une situation bénéficiaire exercice après exercice, elle manquait de liquidité de manière chronique, et ce en raison des délais de paiement de ses créanciers. Elle m'apprenait par exemple qu'une entreprise comme EDF la payait à plus de six mois ! Cela fait des décennies que les délais de paiement sont pointés du doigt et le législateur est intervenu sur cette question épineuse. Pourtant les difficultés de trésorerie des entreprises demeurent une réalité sur le terrain.