Comme vous l’avez vous-même affirmé, monsieur le ministre, esquissant même un certain nombre de possibilités, la zone euro ne peut plus rester dans son état actuel ; elle a besoin d’un pilotage politique. Comment organise-t-on les convergences, notamment fiscales ? Nous devons répondre à cette question.
Une autre question se pose, que nous devons avoir à l’esprit : je veux parler cette fois non du « Grexit », mais du « Brexit ». Il faut commencer dès aujourd’hui à parler avec nos partenaires britanniques, pour prévenir une nouvelle situation de crise en anticipant les conclusions des discussions.
Monsieur le ministre, mes chers collègues, permettez-moi de reprendre à mon compte, pour conclure, une réflexion d’Hubert Védrine, tirée de son excellent ouvrage Continuer l’histoire : le moment est venu d’imaginer un nouveau projet européen, ce qui suppose une triple clarification, du point de vue de la géographie – qui fait partie de l’Europe et qui n’en fait pas partie ? –, du projet – l’Europe de l’essentiel ou l’Europe de l’accessoire ? – et des institutions – quelle Europe voulons-nous ?
Espérons que la présente crise nous permettra de clarifier nos idées, de même que la volonté politique de la France et de ses partenaires européens, au service de l’Europe, un idéal pour nombre d’entre nous, mais un idéal qui doit être fondé sur la raison !