Je tiens à féliciter nos dirigeants pour leur pugnacité, et particulièrement Michel Sapin, qui travaille sans relâche depuis quelque temps pour que l’Eurogroupe parvienne à un accord.
Cette énième crise n’est que l’épilogue d’un scénario qui dure depuis cinq ans : elle renforcera l’Europe si sa conclusion empêche le « Grexit », mais elle l’affaiblirait si nous échouions et si la Grèce devait sortir de la zone euro.
Dimanche dernier, les Grecs ont voté : ils ont pris leurs responsabilités et voté « non ». Ce choix, que nous devons respecter, n’est pas – c’est un lieu commun que de l’affirmer – un « non » à l’Europe ; c’est un « non » à l’humiliation qui, poursuivie depuis cinq ans, a assommé le peuple grec. §Oui, le peuple grec est assommé ! C’est pourquoi les Grecs ont voté contre une politique d’austérité qui les touche durement, une politique trop drastique à leurs yeux.
Reste que leur économie est cassée et que leur dette a explosé, alors que les programmes d’aide mis en œuvre en 2010 et 2011 devaient leur permettre de la faire baisser. À la fin de 2014, celle-ci s’élevait à plus de 177 % du PIB. Aujourd’hui, les Grecs ne peuvent évidemment pas la rembourser. Alexis Tsipras l’a dit ce matin devant le Parlement européen : les Grecs n’en peuvent plus ! Nous pouvons les croire.
Lors de ce référendum, qui ne portait pas sur la sortie de l’euro, les Grecs ont sûrement voulu dire « oui » à la dignité en disant « non » à une question qui n’était au fond pas formulée. Si ce référendum a pu être un coup politique pour les dirigeants grecs, …