Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 8 juillet 2015 à 14h30
Situation de la grèce et enjeux européens — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

De même, vouloir remplacer un gouvernement démocratiquement élu par un gouvernement de technocrates est une chose inacceptable de la part d’un responsable politique européen. Je le dis donc tout de go : arrêtons de montrer du doigt Alexis Tsipras, arrêtons de montrer du doigt un pays étranger. Face à l’histoire, il n’est pas responsable d’agir ainsi !

Notre tâche est aujourd’hui de dire au Premier ministre grec que la balle est dans le camp de son pays, et que nous devons avancer ensemble pour que la zone euro survive et vive et pour que l’Union européenne progresse. Pour cela, aux Grecs de prendre leurs responsabilités, car, en effet, ils ne peuvent pas continuer comme ils l’ont fait pendant des années. Cela suffit !

Nous avons un objectif : préserver le projet européen. Une sortie de l’euro ne serait pas un drame économique pour notre pays et les Français n’auraient pas forcément à payer d’impôts supplémentaires : là n’est pas la question ! Si les socialistes ne veulent pas que la Grèce quitte la zone euro, c’est dans l’intérêt des Grecs eux-mêmes !

Il s’agit, en somme, d’une affaire de solidarité. Cette solidarité, principe essentiel de l’Europe, est une réalité depuis des années ; il faut que le Premier ministre grec s’en rende compte. De fait, sur les plus de 320 milliards d’euros que pèse la dette grecque, 70 % sont détenus par des créanciers publics.

Cependant, les programmes successifs n’ont pas fonctionné. En effet, était-il raisonnable de prêter de l’argent aux Grecs pour ensuite leur vendre des armes ou leur octroyer les jeux Olympiques, alors qu’ils étaient déjà en mauvaise posture ? Nous devons donc aujourd’hui réparer nous-mêmes les erreurs du passé.

Il nous faut aussi reconnaître la fragilité de l’Europe et garder à l’esprit qu’une sortie de la Grèce de la zone euro mettrait l’Europe encore plus en difficulté. C’est pourquoi, même si nous pouvons avoir des positions différentes, nous ferons tout, tant que des négociations auront encore lieu, pour que la Grèce reste dans la zone euro et dans l’Europe.

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