Même si ce n’est pas une chose facile, la Grèce a également besoin d’une sérieuse réforme de sa fiscalité, tout comme elle a besoin d’être dotée d’une véritable administration fiscale, afin de lutter efficacement contre l’évasion.
La légitimité tirée du référendum doit permettre à Alexis Tsipras de réformer son pays pour repartir sur de bonnes bases, elle l’y oblige même. C’est à cette tâche que l’Union européenne doit s’atteler, en le soutenant sur un agenda de réformes qui ne repose pas sur la privatisation des entreprises publiques ou la destruction du modèle social. Le courage ne consiste pas seulement à résister, mais aussi à créer et à réformer.
Le Parlement européen a fait preuve aujourd’hui de son utilité, contrairement à ce que l’on prétend souvent. En effet, M. Tsipras a avoué devant les députés européens certaines faiblesses : il a reconnu qu’il n’avait pas su réformer et qu’il avait surtout négocié. M. Juncker, quant à lui, a admis qu’il n’avait à aucun moment demandé l’abolition d’un certain nombre de privilèges dont bénéficient les armateurs. Ce début de dialogue public, devant l’ensemble des Européens et au sein d’institutions représentatives, permettra, je l’espère, de parvenir à une solution non seulement pour sauver la Grèce, mais aussi pour sauver l’Europe.