La Grèce s’est donc crue plus riche qu’elle ne l’était.
Pour autant, cette situation nécessite-t-elle ce psychodrame surjoué, qui pourrait nous faire penser à une manipulation de nos opinions publiques ? Tous les États européens ne sont pas membres de la zone euro, certains parce qu’ils n’ont pas encore atteint le niveau requis, d’autres parce qu’ils ne le souhaitaient pas ; aucun n’en est mort.
Si la Grèce ne se considère pas en situation de redresser ses comptes, il faut lui ménager une sortie honorable, lui permettre de dévaluer sa monnaie pour qu’elle puisse redevenir compétitive ; mais soyons clairs : la potion sera aussi amère que celle qu’elle refuse aujourd’hui, sauf qu’elle ne lui sera pas imposée. Pour avoir vu de près la « dédollarisation » de l’Argentine et ses conséquences sociales, il me semble que certains, en Grèce, pourraient nourrir des regrets !
Pour conclure, laissons sortir les Grecs de l’euro s’ils le souhaitent, avec calme et sérénité, chacun assumera. Profitons-en aussi pour en tirer les conséquences sur notre propre situation en pensant aux éventuelles conséquences de l’augmentation de nos taux d’emprunt. Personne n’a à donner de leçons, personne n’a à en recevoir. Cette situation doit être assumée avec le calme des vieilles troupes. Monsieur le président, comme vous, je pense que nous devrons débattre à nouveau de cette question.