Nous pouvons également tracer quelques perspectives pour l’avenir.
Il est évident qu’une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro serait d’abord une catastrophe pour le peuple grec, peut-être aussi pour l’ensemble de l’Union européenne. Peut-on imaginer qu’un État aussi faible que l’État grec parvienne à réaliser une transition monétaire dans un pareil climat de défiance ? Évidemment, non ! Du côté européen, imagine-t-on que le « Grexit » puisse s’effectuer « sans drame » ? Je ne m’appesantirai pas sur la question de l’immigration, qui a déjà été évoquée à plusieurs reprises.
Chacun l’a bien compris, la sortie de la Grèce serait un échec politique majeur, un coin enfoncé dans le fonctionnement de la zone euro et un coup d’arrêt à l’approfondissement de la construction européenne. Aller dans cette voie reviendrait à s’engager dans une impasse !
À cet instant, la France a un rôle clé à jouer dans le dénouement de cette crise. Il est du devoir du Président de la République française de tout mettre en œuvre pour que cette crise soit l’occasion d’achever la construction de l’euro par un véritable saut fédéraliste européen en matière économique et financière.
Depuis 2009, il est devenu manifeste que l’euro ne peut plus demeurer une monnaie orpheline d’État. L’absence de pilotage politique de la zone euro a rendu la crise grecque possible. Au-delà des discours, nous avons besoin de mesures concrètes : les membres du groupe UDI-UC appellent ainsi de leurs vœux l’instauration d’un Trésor européen qui serait dirigé par un ministre des finances européen dont la légitimité démocratique permettrait d’assurer la cohésion politique de la zone euro. Ce ministre serait responsable devant un Parlement européen pleinement compétent, avec lequel il administrerait un véritable budget fédéral dont le volume permettrait de répondre à des chocs économiques.