Intervention de Jean-Claude Lenoir

Commission des affaires économiques — Réunion du 15 juillet 2015 à 11h00
Audition de M. Christian duBreuil candidat proposé aux fonctions de directeur général de l'office national des forêts onf

Photo de Jean-Claude LenoirJean-Claude Lenoir, président :

Monsieur Dubreuil, vous vous présentez devant une commission exprimant un avis sur l'adéquation entre un candidat et un poste. Même si la rencontre est furtive, nous devons juger si la personne pressentie fera face aux défis de la situation à l'ONF. Je suis frappé de votre prudence. Je la comprends, mais la situation est très grave. Les cinq recommandations formulées par la Cour des comptes dans un rapport publié en juin 2014 seront-elles intégrées dans le contrat d'objectifs et de performance - et non « de progrès » ? Il s'agit de respecter les objectifs de production en volume - or ce dernier a diminué de 800 000 mètres cubes entre juin 2014 et juin 2015 ; de privilégier les contrats de droit privé ; d'achever la mise en place de la comptabilité analytique ; réduire les dépenses de recherche ne correspondant pas aux missions principales de l'ONF ; céder les participations de l'ONF dans ses filiales françaises et étrangères et dans le Fonds stratégique de la forêt et du bois, dont le bilan coût-avantages est défavorable à l'Office. Le rapport d'information de MM. Houpert et Botrel publié en avril au nom de la commission des finances relève que la situation de l'ONF est particulièrement difficile. Le rapport des inspecteurs généraux des finances, de l'agriculture et de l'environnement publié en mai préconise la réduction des coûts de gestion des forêts. Il souligne que les charges indirectes, à 28,5%, sont très élevées par rapport à ce que l'on observe dans les autres établissements publics. Le coût complet d'un agent est de 478 euros par jour. L'ONF a engagé une politique de diversification en développant des activités concurrentielles. Or leur déficit était de 16 millions d'euros en 2013, de 150 millions d'euros en cumulé depuis 2001. Les perspectives financières, à l'échéance de 2020, sont préoccupantes. Le retour à l'équilibre des comptes d'exploitation n'est pas prévu alors que l'endettement s'accroît, atteignant entre 100 et 300 millions d'euros. Certains salariés estiment leur avenir menacé. Comment relever tous ces défis ?

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