Intervention de Christian Dubreuil

Commission des affaires économiques — Réunion du 15 juillet 2015 à 11h00
Audition de M. Christian duBreuil candidat proposé aux fonctions de directeur général de l'office national des forêts onf

Christian Dubreuil, candidat proposé aux fonctions de directeur général de l'Office national des forêts :

C'est également mon avis. Une négociation sera indispensable. Je ne crois pas que l'on puisse demander beaucoup plus aux communes, et je regrette la position de l'État en 2014, qui a augmenté leur participation, conduisant à des crispations.

Les chiffres sont clairs : le coût de la gestion privée s'élève à 30 euros à l'hectare contre 60 euros par l'Office. Cependant l'ONF intervient dans des forêts, notamment dans le sud et en montagne, où les entreprises privées n'iraient pas ; et si les communes participent à hauteur de 25 euros à l'hectare, le coût est à peu près identique à celui qu'elles payeraient si elles avaient recours au privé. Mais il est évident que les frais de garderie et la taxe à l'hectare ne peuvent continuer à augmenter.

J'ai dit qu'une partie des forêts domaniales pourrait passer sous label FSC, qui est excellent. Je ne parle pas du label PEFC car la quasi-totalité des forêts l'a adopté. Mais la FSC a une portée internationale, or le marché est mondial : c'est pourquoi les industriels réclament cette certification, afin de mieux vendre le bois à l'étranger.

J'espère que les collectivités accepteront le regroupement des forêts afin de réduire les coûts d'entretien. J'ai dit également qu'il fallait accroître la valeur ajoutée de l'ONF dans l'amont de la filière. Cela ne sera possible que par l'intermédiaire de contrats de filières : l'Office doit être créateur de valeur ajoutée et pas seulement fournisseur de bois sur pied.

Contrairement à la filière bois, les filières agricoles et agro-alimentaires sont très bien structurées, grâce à leurs syndicats, coopératives, banques, assurances et chambres d'agriculture. Les marges de progrès pour la forêt et le bois sont considérables.

Vous avez posé la question de vérité, monsieur le président : y a-t-il adéquation entre la fonction et l'homme que je suis ? Ce sera à vous de trancher, mais sachez que je suis un réformateur : pour moi, l'Office ne va pas bien et il doit se redresser. Nous avons les hommes, la technicité et la confiance des Français pour y parvenir.

Grâce au rapport des sénateurs, j'ai pris connaissance des cinq recommandations de la Cour des comptes : je m'engage à respecter les objectifs de production du prochain contrat - sous réserve, bien sûr, qu'ils soient réalistes. J'ai déjà répondu, en ce qui concerne les recrutements sous droit privé. Bien sûr, il faut améliorer la comptabilité analytique. En revanche, je suis plus réservé sur les réductions de dépenses de recherche réclamées par la Cour : pour moi, la recherche appliquée, c'est l'innovation et l'avenir. Je suis également réservé sur les cessions de filiales et sur l'arrêt de la contribution de l'Office au Fonds stratégique pour la forêt et le bois. Je préfèrerais redresser la situation de ces filiales plutôt que de les céder ! Cela dit, je m'efforcerai de mettre en oeuvre ces cinq recommandations.

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