Intervention de Jacques-Bernard Magner

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 22 juillet 2015 à 10h00
Suivi du rapport de la mission d'information sur les écoles supérieures du professorat et de l'éducation éspé — Communication

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner, co-rapporteur :

S'agissant de la qualité des enseignements dispensés en ÉSPÉ, nous avons examiné comment ces établissements ont rempli le double objectif de « professionnalisation » et de développement de la place consacrée à la recherche.

La professionnalisation de la formation passe avant tout par l'intégration de professionnels de terrain dans les équipes de formateurs. Une enquête menée par le ministère auprès des ÉSPÉ en novembre 2014 a montré que l'effort était réel, en particulier pour la formation aux thématiques du tronc commun, le plus souvent sous la forme de décharges d'heures d'enseignement en établissement. L'ÉSPÉ de Clermont-Ferrand - ou plutôt de Chamalières - s'est ainsi fixé un objectif d'un tiers de ses enseignants en « service partagé » et l'ÉSPÉ de Créteil un objectif de 25 %. Mais les difficultés que nous avions soulignées l'an dernier sont malheureusement encore d'actualité : la complexité administrative et la prise en charge du coût financier restent des freins à la mise en place de conventions entre ÉSPÉ et rectorats.

Corollaire de cette professionnalisation des contenus, la professionnalisation des concours était également attendue. En effet, à quoi bon professionnaliser l'enseignement si le concours reste 100 % disciplinaire ? Trois des quatre épreuves du concours font désormais référence à la maîtrise pédagogique et des évolutions positives sont indéniables, en particulier dans les filières professionnelles et techniques ; en revanche, les évolutions sont beaucoup plus ténues dans les filières du second degré général.

Les jeunes ÉSPÉ devaient également réserver une plus grande place à la recherche. En pratique, chaque école a développé un projet propre en faveur de la recherche, largement dépendant de la situation existante et notamment de l'antériorité de la recherche en éducation au sein de l'université intégratrice. Le plus souvent, d'intéressantes structures coopératives ont émergé : c'est le cas à Toulouse, à Clermont-Ferrand ou encore à Lyon. Mais l'adossement à la recherche reste encore très insuffisant : les ÉSPÉ comptent à peine 33 % d'enseignants-chercheurs, alors que dans les autres composantes universitaires cette proportion est plus proche de 90 %. En moyenne, selon une enquête du ministère, le volume horaire consacré à la recherche en ESPÉ est de 65 heures par an, mais cette moyenne dissimule des situations encore beaucoup trop contrastées.

La nécessaire valorisation de l'exercice du mémoire imposé en Master 2 (M2) relève de la même logique. Cette exigence n'est pas sans susciter quelques réactions notamment au regard de la charge de travail jugée trop lourde en M2 : il faut en effet suivre les cours à l'ÉSPÉ, suivre le stage et rédiger le mémoire. Selon le ministère, une plus grande harmonisation est nécessaire, mais d'ores et déjà 19 ÉSPÉ sur 28 ont élaboré des documents de cadrage du mémoire, afin d'alléger la charge de travail des étudiants.

La qualité des parcours tient aussi à l'attention portée aux « reçus-collés » (étudiants ayant validé leur M1 mais ayant échoué au concours). Le ministère a demandé aux ÉSPÉ de mettre en place un parcours type de formation afin de permettre à ces étudiants, s'ils le souhaitent, de valider leur master et de se préparer à nouveau au concours. Les maquettes des ÉSPÉ ont bien pris en compte cette exigence et développé des propositions originales de parcours.

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