Intervention de Jacques-Bernard Magner

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 22 juillet 2015 à 10h00
Suivi du rapport de la mission d'information sur les écoles supérieures du professorat et de l'éducation éspé — Communication

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner, co-rapporteur :

Notre rapport de l'an dernier soulignait que les ÉSPÉ de l'an I devaient certes se concentrer sur la stabilisation du format et de l'organisation du master MEEF, mais qu'à terme elles devaient tendre vers l'instauration d'un continuum entre la licence et la formation continue, afin de susciter des vocations pour les métiers du professorat, mais aussi de professionnaliser tôt et longtemps notre personnel de l'éducation.

Les situations rencontrées sont encore très contrastées et il reste parfois beaucoup à faire. Entre autres dispositifs, la mise en place des « emplois d'avenir professeur » (EAP) était l'occasion de renforcer ce continuum et de participer à la constitution d'un vivier dynamique d'étudiants qui se destinent aux métiers du professorat. Alors qu'il devait couvrir la période 2013-2016, ce dispositif a été récemment mis en extinction pour être remplacé par un mécanisme d'apprentissage. Il est encore trop tôt pour en évaluer la réussite ou l'échec, mais il nous a été souvent rapporté, de l'avis parfois même d'étudiants concernés, que les 12 heures d'enseignement pouvaient se révéler lourdes pour mener de front la tenue de cet emploi rémunéré et la préparation au concours. Nous veillerons particulièrement à ce que le dispositif qui remplacera les EAP ne soit pas un handicap pour passer les concours de l'enseignement mais un atout.

Quant à la formation continue des professeurs, les progrès sont encore bien maigres, car la question des moyens obère encore largement leur capacité d'action en ce domaine. D'après le ministère, huit académies sur vingt-six donnent des moyens à l'ÉSPÉ pour la formation continue dans le premier degré, et seulement sept en ce qui concerne le second degré. L'effort doit donc se poursuivre et s'intensifier.

Les ÉSPÉ sont aussi chargées de la formation initiale et continue des enseignants-chercheurs et des enseignants de l'enseignement supérieur. De l'aveu même du ministère, quelques ÉSPÉ sont amenées à fournir des prestations très ponctuelles, mais aucune ne propose de formations structurées à ce public, à l'exception peut-être de Toulouse qui fait école en la matière. Les évolutions sont balbutiantes en raison, notamment, de résistances de l'université. Il est difficile de faire travailler de concert l'éducation nationale et l'université qui étaient, il y a encore peu de temps, deux mondes bien distincts.

Enfin, n'oublions pas la « formation des formateurs ». L'instauration du tronc commun a souvent fourni l'occasion aux ÉSPÉ d'organiser en interne des actions de formation de leurs propres formateurs mais c'est encore insuffisant et je souhaite soutenir la proposition de nos collègues Corinne Bouchoux et Loïc Hervé dans leur récent et excellent rapport sur l'Hadopi : tous les enseignants et futurs enseignants doivent être formés à la protection des droits sur internet.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion