Intervention de Franck Leclerc

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 septembre 2015 à 10h05
Table ronde sur la situation des sportifs de haut niveau

Franck Leclerc, directeur de la fédération nationale des associations et syndicats de sportifs :

Je reviens sur la question des agents. Au cours d'auditions passées, nous avons toujours plaidé pour qu'ils soient directement rémunérés par les sportifs. Il est tout de même rare, dans notre société, qu'un service soit rémunéré par un tiers. C'est là une spécificité du monde sportif, qui va, bien sûr, dans l'intérêt des clubs. Cependant, les sportifs ont des carrières courtes, et ils connaissent parfaitement les directions techniques dans lesquelles ils évoluent. Ils n'ont nul besoin, en réalité, de passer par les services d'un agent. Et jusqu'où cela ira-t-il ? Faudra-t-il donc qu'ils passent par un agent pour leurs entretiens professionnels ? Pour négocier une augmentation de salaire dans leur entreprise ? C'est absurde ! Et inflationniste. Jean-Michel Aulas reconnaît lui-même que le prix exorbitant touché pour le transfert d'Anthony Martial à Manchester United est lié à l'intervention d'un agent. Je suis totalement opposé à l'intervention de tels intermédiaires, qui ne se justifient guère que pour les compétitions à l'étranger, quand les joueurs ne disposent pas de contacts. Il faudrait, de surcroît, pouvoir tracer les flux financiers attachés à leurs interventions. Mais curieusement, quand on en vient à évoquer ce sujet, plus personne n'est d'accord.

Les moyens financiers ? Les droits aux paris auraient pu offrir une nouvelle source de recettes, mais le monde du sport a négocié un taux de retour dérisoire, à 1 %. Il y aurait pourtant là une manne autrement importante que les 45 000 euros que l'État, comme nous l'a appris Jean-Luc Cherrier, consacre au suivi professionnel des pongistes de haut niveau.

La scolarité des jeunes ? Comme je l'ai dit tout à l'heure, on a vu beaucoup d'entre eux passer, dans nos centres de formation, d'un projet individuel à un STAPS. Nous avons, au sein de nos syndicats, créé des structures d'appui, mais nous avons besoin de l'aide du législateur, pour faire peser davantage d'obligations sur les clubs, mais aussi sur l'éducation nationale et les universités. C'est le gage de parcours de formation réussis.

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