Intervention de Jean-François Reymond

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 septembre 2015 à 10h05
Table ronde sur la situation des sportifs de haut niveau

Jean-François Reymond, secrétaire général de la fédération nationale des associations et syndicats de sportifs :

S'il existe des placards dans tous les métiers, leur effet n'est pas le même selon que l'on est sportif ou que l'on travaille dans l'administration. Une carrière de sportif est très courte : un placard de six mois peut lui être fatale.

S'agissant du contrat à dix mois, je rejoins José Ruiz. Supposez une équipe de basket avec des contrats à dix mois prenant effet au 1er septembre. En réalité, les joueurs commencent l'entraînement vers le 15 août, à la charge de Pôle emploi, avec un complément en espèces. Imaginez que dans cet intervalle, le médecin déclare un joueur inapte en raison de problèmes cardiaques. Le club pourra rompre le contrat, qui n'aura pas été entamé. Tels sont les problèmes auxquels on se heurte, et qui conduisent les joueurs à engager des procédures judiciaires.

S'agissant de l'Insep, je suis au regret de devoir citer un chiffre. Sur les douze joueurs de l'équipe de France de basket, six ont un bac ou un CAP en poche : ce sont les six qui ne sont pas passés par l'Insep. Quand on veut mener un double projet, il semble qu'il soit préférable de s'orienter vers un centre de formation que vers cet organisme...

J'ajoute qu'en matière de formation, il faut prendre en compte la diversité des profils. Tous les joueurs ne vont pas finir en master 2 de droit du sport à la Sorbonne. Je puis citer l'exemple d'une joueuse qui voulait devenir directrice de crèche, ou d'un autre qui voulait se consacrer à l'élevage de chats. Autant de projets qu'il faut pouvoir accompagner. Cela exige des moyens et un prélèvement sur les paris sportifs pourraient, de fait, y pourvoir.

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