Intervention de Dominique Gillot

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 6 mai 2015 à 9h00
« culture et handicap : accessibilité des équipements et des contenus » — Table ronde

Photo de Dominique GillotDominique Gillot :

Je partage largement les propos de Brigitte Gonthier-Maurin.

L'accès à la culture des personnes handicapées est une question de société et de changement de regard. L'argent ne doit cependant pas être un frein à sa mise en oeuvre. Considérer l'accessibilité comme une politique publique en tant que telle tend à en rendre le coût extraordinairement élevé voire insupportable. Au contraire, l'exigence d'accessibilité doit être intégrée, par chaque acteur et dans chaque projet, dans les différentes politiques publiques existantes.

Je souhaiterais néanmoins avoir un regard positif sur la situation. Certes, la mise en oeuvre des lois de 1975 et de 2005 demeure insuffisante. Mais il ne faut pas oublier que ces lois ont été les vecteurs de grandes avancées et d'améliorations. La loi de 2005, par exemple, a vu ses dispositions appliquées dans la vie courante, notamment en matière d'accessibilité des logements, ou encore pour ce qui est de l'intégration des enfants à l'école. Je rappelle que le Gouvernement a créé, ces deux dernières années, des milliers de postes d'auxiliaires de vie scolaire (AVS), dont un référentiel métier a été défini. Je souhaite qu'ils puissent être demain des auxiliaires de vie familiale et citoyenne. Je rappelle à M. Ameisen que les bureaux de vote sont obligatoirement accessibles, tout manquement pouvant faire l'objet d'un contentieux administratif. En matière universitaire, une vice-présidente de la Conférence des présidents d'université se consacre à l'intégration des personnes handicapées à l'université. Cette question est intégrée aux contrats de site ; d'ailleurs la loi prévoit que le président de l'université est tenu de faire chaque année un rapport chiffré et objectivé sur cette intégration. Vous le voyez, le progrès est en marche.

En ce qui concerne la participation des personnes handicapées à la création, ces dernières ont des talents utiles et foisonnants. Cela fait débat, comme le montre l'actualité, notamment avec le film La famille Bélier ou le spectacle Les enfants du silence à la Comédie française, dont la réalisation avec des comédiens entendants a été contestée. La place des acteurs sourds et, plus généralement des comédiens handicapés, continue de faire débat. Il est important que ce débat ait également lieu dans notre commission et qu'il puisse faire l'objet, éventuellement, d'une mission d'information.

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