Intervention de Jean-Pierre Leleux

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 7 mai 2015 à 9h30
Audition de M. Mathieu Gallet président-directeur général de radio france

Photo de Jean-Pierre LeleuxJean-Pierre Leleux :

Merci pour cet exposé, qui a bien montré la difficulté de trouver un équilibre entre une ambition affirmée de service public, de nouveaux enjeux et les contraintes qui pèsent sur votre action. L'audition des représentants syndicaux à laquelle nous venons de procéder a bien montré que les choses ne sont pas réglées : une certaine tension est encore palpable.

Dans son rapport récent, la Cour des comptes estime que « la baisse de la dotation par rapport aux moyens prévus par le COM, à partir de 2012, ne s'est pas accompagnée de l'identification des économies à réaliser et a retardé la prise de conscience de la nécessité d'engager des réformes de structure ». Elle estime également que « compte tenu des informations disponibles, l'État et l'entreprise auraient dû tirer, dès 2012, toutes les conséquences du nouveau contexte budgétaire ». Aviez-vous, personnellement, conscience de la situation réelle de Radio France lorsque vous avez été candidat à la présidence de la société ? De quelles informations disposiez-vous ?

Parmi les différentes raisons qui expliquent la dégradation de la situation financière de Radio France, la Cour des comptes évoque un développement mal maîtrisé, illustré notamment par « l'augmentation du budget des antennes de 27,5 % en dix ans de 2004 à 2013 ». Le budget du Mouv' a ainsi doublé en dix ans et vous avez engagé une relance de cette antenne. Compte tenu de la situation de Radio France, est-ce bien raisonnable ? Y a-t-il un tabou à remettre en cause l'existence d'une antenne qui n'a pas rencontré son public ? Quelles sont les raisons qui pourraient vous amener à remettre en cause l'existence de cette antenne ?

La Cour des comptes estime que l'État n'a demandé aucun effort de productivité dans le COM 2010-2014 et rappelle que la masse salariale a augmenté de 18 % entre 2006 et 2013, soit deux fois plus vite que les dépenses du budget général de l'État. Une meilleure maîtrise des charges salariales apparaît donc comme un des leviers pour desserrer la contrainte financière qui pèse sur l'entreprise. Des évolutions sont possibles grâce aux mutations technologiques. Quel objectif pensez-vous raisonnable de vous fixer d'ici la fin de votre mandat concernant l'évolution des effectifs et de la masse salariale, et leur restructuration en fonction des nouveaux enjeux ?

Le coût du chantier est passé de 230 millions d'euros, en 2004, à 430 millions d'euros, soit un quasi-doublement, notamment du fait d'une programmation et d'une gestion des coûts déficiente. À l'automne dernier, vous envisagiez de conduire la fin du chantier le plus vite possible afin de mettre un terme à une situation jugée très difficile par les salariés et coûteuse du fait des frais de location. Quelle est aujourd'hui l'option la plus réaliste sur l'avenir de ce chantier ?

Vous avez évoqué des mutualisations possibles entre les différentes sociétés de l'audiovisuel public. Manifestement, elles restent très limitées alors même que le numérique crée un nouveau média qui pourrait permettre de rassembler leurs forces. Quels rapprochements vous sembleraient envisageables ? Peut-on imaginer la création d'un service commun d'information sur Internet ? Le projet Info 2015 réunissant les rédactions de France 2 et France 3 est en cours. L'équivalent est-il envisageable pour Radio France et ses partenaires, ou bien sommes-nous condamnés à financer deux fois le même service ? Est-il envisageable de mettre un terme à l'organisation en silo qui caractérise votre société ?

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