Lorsque j'ai rédigé mon projet, j'ignorais la situation financière réelle de l'entreprise. J'ai compilé les données publiées dans des rapports parlementaires ou dans les rapports d'activité déposés auprès du CSA. Mais, fin 2013, les informations les plus récentes dataient de 2012. En septembre 2014, lorsque le montant de la dotation qui nous serait versée nous a été notifié, nous avons rapidement pris conscience du déséquilibre structurel entre des recettes qui stagnaient à un niveau inférieur à celui de 2012 - 601 millions d'euros en 2015 contre 610 millions d'euros alors - et des dépenses dont l'augmentation était inéluctable. Mon prédécesseur avait renégocié certains contrats nous liant à nos fournisseurs et diffuseurs, dont le coût annuel dépassait les 70 millions d'euros, dégageant quelque cinq millions d'euros d'économies. Malheureusement, ceux-ci nous ont été débasés, nous n'en avons pas bénéficié. Et nos relais de croissance sont insuffisants pour compenser l'effet de ciseaux. Une première alerte a été émise lors du conseil d'administration d'octobre 2014, qui a constaté qu'il manquerait deux millions d'euros sur l'exercice 2014. En 2015, le déficit dépasse les 21 millions d'euros.
J'assume le maintien de Mouv', et sa relance depuis le 2 février : dans une économie de l'offre, le service public ne peut se dispenser de développer une offre spécifique pour les jeunes. Certes, au cours des dernières années, le budget de programme de Mouv' a beaucoup augmenté, sans que l'audience ne s'améliore, au contraire. Avec M. Bruno Laforestrie, et sous l'égide de M. Frédéric Schlesinger, nous avons souhaité redéfinir la position de Mouv' en en faisant une radio musicale à destination des jeunes, tournée vers les cultures urbaines, le tout avec un budget contraint. Si malgré cette relance, l'évolution de son identité, de sa marque, de son nom, cette radio ne trouve pas son public dans les dix-huit mois, nous devrons réfléchir sans tabou à sa diffusion, car 32 fréquences en FM, cela a un coût. Pour l'heure, nous avons entamé un tour de France des grandes villes, pour aller à la rencontre du public : après Toulouse et Marseille, nous irons à Lyon.