Le chantier de la Maison de la radio est complexe et coûteux. Il a commencé en 2009 et devrait s'achever courant 2018. C'est un sujet sensible. Faire de la radio - donc produire du son - dans un site en cours de réhabilitation n'est pas évident ! Selon la Cour des comptes, la hausse du coût jusqu'à 390 millions d'euros résulte en partie de changements de périmètre et de retards. Il a connu de nombreux soubresauts, lots infructueux, nouveaux appels d'offre... Notre bâtiment fait 120 000 mètres carrés : c'est un chantier complexe, source de tensions. Une mission a été confiée à l'opérateur des programmes immobiliers de la culture (OPPIC), qui récapitulera d'ici le 15 juin ce qui est indispensable en termes de mise aux normes de sécurité et nous indiquera ce qui pourrait ne pas être fait. La note pourrait s'en trouver allégée. Nous nous efforcerons toutefois de présenter bien distinctement nos résultats financiers et le coût du chantier.
Pour le mener à terme, nous devons trouver 145 millions d'euros, sans compter la réfection des studios moyens, des toitures, des façades... Pendant la durée du chantier, les coûts de fonctionnement sont majorés car nous devons louer des locaux, ce qui coûte plus de 6 millions d'euros par an, un tiers du bâtiment étant inutilisable. Nous discutons avec notre actionnaire sur la manière de combler ce besoin de financement : dotation en capital, complément de contribution à l'audiovisuel public ou emprunt - ou une combinaison des trois pour pouvoir dépasser le point bas de notre trésorerie, que nous atteindrons cette année, sans interrompre le chantier.
Avec France Télévisions, nous pourrions envisager, dans le cas du numérique notamment, d'acheter ensemble auprès d'un certain nombre de prestataires. Globalement, nous devons être plus complémentaires, travailler davantage ensemble dans le domaine de l'information. Je regrette que la marque Francetv Info ait été lancée et dotée de moyens considérables - dix fois supérieurs à nos quelque 6 millions d'euros consacrés au numérique - alors que France Info existe depuis 1987. Je me réjouis des déclarations de Mme Delphine Ernotte, car nous devons nous renforcer les uns les autres. Depuis la réforme de France Info, le public est au rendez-vous. Notre expertise en matière d'information en continu est unique en France. Certes, chaque chaîne a sa propre rédaction, mais un vrai travail de coordination est effectué. Nous veillons à ce que ce que propose chaque chaîne en matière d'information soit spécifique. Lors de grands événements sportifs - par exemple le Tour de France ou les Jeux olympiques - les moyens sont mutualisés. Bref, qu'on se rassure : il n'y a pas de doublons à tous les étages ! Le numérique et la présence sur les réseaux sociaux nous aidera à conquérir un nouveau public, plus jeune, qui fait sa revue de presse sur Twitter puis écoute la radio en réaction à un push. Nous devons évoluer techniquement et dans notre façon de travailler pour mieux diffuser, mais ce n'est pas pour autant que Radio France fera de l'« infotainement » !