Je ne peux pas ne pas intervenir après les propos tenus par Claude Raynal. Faisons remonter les données jusqu'à 2002, si l'on veut savoir d'où l'on vient ! Je rappelle que le déficit budgétaire était alors de 50 milliards d'euros. Nous l'avons réduit à 37 milliards d'euros, en 2007, avec une croissance moindre que celle dont a bénéficié le gouvernement de Lionel Jospin. La droite a encaissé le plus dur de la crise. Vous disiez alors que notre plan de relance n'était pas suffisant et qu'il fallait soutenir davantage la consommation. Où en serions-nous si nous avions mis en pratique vos recommandations ?
Quand nous comparons l'exécution 2014 à l'exécution de 2013, il apparaît que les chiffres sont mauvais. La Cour des comptes a d'ailleurs été très sévère. Deux chiffres doivent être retenus. Le budget de l'État enregistre 10 milliards d'euros de déficit supplémentaire : il s'agit d'une rupture avec la trajectoire de 2010. Cette inversion de la courbe est très inquiétante. Si le déficit public global reste stable, on le doit aux seuls efforts des collectivités territoriales. Et l'État s'en attribue le résultat !
D'autre part, nous payions 44,3 milliards d'euros pour la charge de la dette de l'État, lorsqu'elle était à 200 milliards d'euros. Alors qu'elle atteint 1 600 milliards d'euros, le montant prévu n'a pas changé. Si les taux remontent, l'effet « boule de neige » risque d'être catastrophique.
En 2014, on a le sentiment que l'État a raclé tous les fonds de tiroir et usé de procédés irréguliers sur les programmes d'investissement d'avenir. Les réformes du Gouvernement sont restées sans résultats. Allons de l'avant au lieu de regarder en arrière. Il est urgent de prendre en considération le poids de la dette, si nous voulons éviter une situation telle que celle de la Grèce.