Intervention de Philippe Gault

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 13 mai 2015 à 9h30
Table ronde sur la radio

Philippe Gault, président du Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI) :

Quelques mots sur le secteur que représente notre syndicat. Le vocable de « petite radio » peut apparaître parfois simplificateur et la taille des entreprises, qui structurent notre secteur indépendant, n'est pas comparable avec celle de Radio France et des autres groupes dont les représentants viennent de s'exprimer. Néanmoins, en termes d'audience et d'emplois, le secteur que le SIRTI représente compte. Créé suite à la libération des fréquences intervenue en mai 1981, notre syndicat rassemble près de deux cents petites et moyennes entreprises (PME) et très petites entreprises (TPE) qui sont présentes dans toutes les régions. Ces radios expriment une grande diversité de contenus éditoriaux et de thématiques au sens où le CSA les définit.

Ce secteur emploie environ 2 500 salariés, parmi lesquels 500 journalistes, soit la moitié de l'ensemble des personnels recensés au sein de la branche sociale de la radio-diffusion privée, qui ne comprend ni les radios généralistes nationales ni Radio France. Nous représentons 40 % de l'emploi de l'ensemble des radios libres créées à partir de mai 1981. Et nous comptons également 40 % de femmes ; donnée qui contraste d'ailleurs avec la représentation exclusivement masculine des intervenants à cette table ronde ! Cette dernière reflète cependant la manière dont s'est structuré le paysage radiophonique il y a une trentaine d'années et qui ressemble, à maints égards, à celui des start-ups informatiques d'aujourd'hui dont les fondateurs sont le plus souvent de sexe masculin.

Le paysage radiophonique, à travers ses grands groupes, demeure relativement satisfait de lui et souhaite que rien ne change. Mais à un moment donné, il faut bien se rendre à l'évidence, car l'immobilisme ne peut être le principe de fonctionnement de notre média radio !

Le chiffre d'affaires annuel du secteur des radios indépendantes représente environ 200 millions d'euros au niveau national, tandis que les recettes au niveau local s'élèvent à une centaine de millions d'euros. Cette vision d'ensemble du média montre son importance économique. En tant qu'éditeurs radiophoniques, est que nous dépendons du seul média radiophonique, contrairement aux groupes diversifiés dans d'autres médias qui peuvent amortir les fluctuations économiques et même décider de ne plus investir dans la radio.

S'agissant de la RNT, j'ai entendu dire que le cadre réglementaire actuel ne doit pas être modifié. M. Patrice Gélinet vient de nous indiquer que le CSA entendait mettre en oeuvre les dispositions prévues par la loi. Allons-y ! Que ceux qui n'y croient pas se remémorent l'attitude de leurs prédécesseurs lors de l'éclosion des radios libres.

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