Intervention de Mathieu Quétel

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 13 mai 2015 à 9h30
Table ronde sur la radio

Mathieu Quétel, vice-président du Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI) :

Nous avons besoin de vous, mesdames et messieurs les sénateurs. Notre syndicat représente les TPE et les PME de la radio, c'est-à-dire ceux et celles qui, à travers les territoires, animent l'information locale et régionale et contribuent au développement économique et territorial. Nous manquons de fréquences et nous sommes en danger ! Dans un contexte où les représentants de grandes radios et de groupes multimédias nous annoncent que leurs activités économiques connaissent une baisse de chiffre d'affaires de 17 à 18 % en six ans, les challengers que nous sommes se trouvent dans une situation bien plus précaire. Car nous sommes face aux mêmes enjeux que nos concurrents nationaux, à savoir la mutation numérique, la baisse progressive de l'audience qui doit être évaluée également à l'aune des différentes tranches d'âge.

Imaginez le retard que nous avons en matière de couverture territoriale. Nous avons besoin de vous pour obtenir de nouvelles fréquences et nous permettre d'engager la mutation technologique et professionnelle de nos entreprises car nous sommes en retard et nos chiffres d'affaires sont en danger. Le pluralisme de notre paysage radiophonique est certes une force, mais il est également en péril.

Enfin, la RNT n'est pas le seul chemin de la numérisation de la radio. Mais aujourd'hui, aux heures de grande écoute le matin et le soir, un seul opérateur, Netflix, représente à lui seul 35 % du trafic Internet aux États-Unis. Lorsque nous aurons favorisé l'IP et perdu la FM, comment nous, radios, allons-nous négocier notre présence, en équité avec les grands réseaux médias dont la plupart ne sont déjà plus français, sur le réseau Internet et assurer sa neutralité ? À cet égard, l'évolution de la presse française doit nous alerter : en quelques mois, la nationalité des principaux éditeurs a changé. En outre, si l'on en croit une étude publiée par l'Université de Birmingham la semaine dernière, Internet devrait connaître un manque de capacité en 2023. Alors que tout est fait pour privilégier l'IP, les TPE et PME que nous représentons et qui ne disposent pas des mêmes moyens d'adaptation que les grands groupes, sont en droit de s'interroger.

Au Sénat, le temps de la réflexion n'est pas le même qu'ailleurs. Et nous comptons sur vous pour que l'industrie radiophonique puisse négocier cette mutation technologique dans les meilleures conditions possibles.

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