J'en prends bonne note. Une remarque de fond : le paysage radiophonique français est tout à fait pluraliste et si la radio est très écoutée dans notre pays, si l'usage est fort, le secteur, lui, est fragile, parce qu'il comprend un grand nombre de petites ou moyennes structures. On parle des « grandes radios privées », mais les radios indépendantes sont toutes en régie chez TF1, qui est le plus grand opérateur audiovisuel. Le groupe RTL ne compte que 450 emplois, c'est l'équivalent d'une « grosse PME ».
Le marché publicitaire, quant à lui, connaît une évolution en profondeur : il était cloisonné, mais Internet prend désormais des parts de marché sur tous les segments, c'est une évolution de fond qui joue au détriment de la radio.
Les opérateurs et Internet représentent-ils un danger ? Oui, mais voyez ce qui se passe avec la télévision : alors que la TNT est un succès, plus de la moitié environ de nos concitoyens regardent la télévision via un opérateur de télécommunications : s'en inquiète-t-on pour autant ? Pourquoi nous en inquiéter particulièrement pour la radio ?
L'application de la loi, enfin, ne doit-elle pas tenir compte de l'évolution des technologies ? On l'a vu avec la télévision mobile personnelle (TMP) : le Parlement a voté une loi en 2007, le CSA a lancé un appel d'offres, mais cette technologie devenant rapidement obsolète, les obligations légales sont devenues inapplicables, le CSA l'a reconnu. Ne faut-il pas, dans ces conditions, revoir la loi plutôt que de chercher à l'appliquer absolument ?