Ce rapport intervient à un moment particulièrement intéressant, puisque le Président Xi Jinping est aux Etats-Unis, notamment à New York pour la session annuelle des Nations unies.
La politique chinoise a toujours été une politique de discrétion. Le grand maréchal chinois est celui qui gagne les batailles sans avoir à les livrer... Mais ceci n'est plus possible aujourd'hui sur le plan économique au regard de l'importance qu'a prise ce pays dans l'économie mondiale. Nous assistons ainsi à l'émergence de la Chine, au nom de l'économie, ce qui révèle au fond un rapport de forces latent avec les Etats-Unis. Dans un contexte de morosité économique mondiale, la question est de savoir qui sera l'acteur de la croissance.
La Chine s'appuie notamment sur l'innovation qu'elle favorise constamment et sur son changement de modèle qu'elle met en oeuvre d'une manière inimaginable pour nous : les dépenses publiques ont été réduites de 20 % en deux ans ; 200 000 entreprises sont réorganisées... Elle a bien compris que son ancien modèle, massif et menaçant pour la planète, était à bout de souffle. Ce changement qui est exigeant pour l'opinion publique, les salariés, est accompagné de mesures de lutte contre la corruption et de modernisation du parti.
La Chine a la volonté de se projeter à l'extérieur, notamment en créant des outils multilatéraux qui ne soient pas dominés par les Etats-Unis ou en développant des actions communes dans des pays tiers, par exemple avec la France, que ce soit en Amérique latine ou en Afrique.
Ces évolutions posent naturellement des questions aux entreprises françaises mais offrent aussi des opportunités et des points d'appui particulièrement intéressants, si tant est que nous inscrivions nos actions dans ce contexte global et que nous développions une véritable réflexion sur nos relations avec la Chine au niveau européen.