Intervention de Sophie Béjean

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 7 octobre 2015 à 9h30
Audition de Mme Sophie Béjean présidente du comité pour la stratégie nationale de l'enseignement supérieur stranes et M. Bertrand Monthubert rapporteur général sur leur rapport « pour une société apprenante »

Sophie Béjean, présidente du comité pour la Stratégie nationale de l'enseignement supérieur (StraNES) :

Suivant l'exemple des États-Unis ou de certains pays d'Europe du Nord, la France doit faire le pari de l'enseignement supérieur, sauf à risquer un décrochage au niveau international. Les formations doivent également se rénover, s'appuyer plus encore sur la recherche et permettre de développer des compétences transversales.

S'agissant du financement de cette politique d'enseignement supérieur, le comité de la StraNES préconise la fixation d'un objectif de 2 % du produit intérieur brut au niveau européen, l'effort de la France se situant aujourd'hui à 1,5 % de son produit intérieur brut.

N'oublions pas que l'investissement dans l'enseignement supérieur est rentable : le bénéfice net moyen d'un diplômé de l'enseignement supérieur est évalué à 80 000 dollars et, en moyenne, chaque euro investi dans une université rapporte quatre euros à l'économie. C'est pourquoi le comité de la StraNES a proposé que les dépenses publiques affectées à l'enseignement supérieur ne soient plus prises en compte dans le calcul du déficit public.

Les entreprises aussi sont bénéficiaires de notre effort en faveur de l'enseignement supérieur mais elles participent encore peu, en France, à son financement : les fondations ne font pas véritablement recette et les donations d'anciens diplômés sont encore rares. Notre comité a donc proposé que 25 % des fonds de la formation professionnelle puissent être orientés vers l'enseignement supérieur.

La France est caractérisée par le niveau très modique des frais d'inscription à l'université. Elle ne fait pas, en cela, figure d'exception puisque l'Allemagne et d'autres pays d'Europe du Nord n'ont pas, ou quasiment pas, de frais d'inscription. L'augmentation des ces droits nous semble une « fausse bonne idée » : l'expérience d'autres pays prouve que cette hausse conduit souvent à un effet d'éviction des fonds publics et que le financement des études par des prêts contractés par les étudiants pose in fine un problème de surendettement individuel et collectif. Considérons plutôt que les diplômés s'acquittent du financement de l'enseignement supérieur via leur impôt sur le revenu.

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