Intervention de Corinne Bouchoux

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 7 octobre 2015 à 9h30
Audition de Mme Sophie Béjean présidente du comité pour la stratégie nationale de l'enseignement supérieur stranes et M. Bertrand Monthubert rapporteur général sur leur rapport « pour une société apprenante »

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

Je salue la qualité de la présentation qui vient de nous être faite, d'autant que les trois-quarts des propositions de ce rapport figuraient il y a dix ans dans le programme des écologistes. Tout en partageant l'essentiel du constat dressé par les auteurs, je souhaite les interroger sur un élément essentiel qui ne me semble pas avoir été traité avec l'ambition nécessaire. Vous indiquez, en page 3 de votre synthèse, dans la partie relative aux faiblesses de l'enseignement supérieur français, que notre système est éclaté en 74 universités, 1 500 écoles, 450 classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) et 2 300 sections de techniciens supérieurs (STS), autant de formations que vous présentez sur le même plan. Dans votre esprit, ce constat n'entraîne-t-il pas, en creux, une interrogation sur l'avenir des classes préparatoires ? Avec les CPGE nous observons une réussite statistique, certes, mais au prix du maintien d'une culture de la rente : notre système favorise des jeunes gens brillants et leur propose un avenir sans risque tandis que d'autres, intégrés à l'université, devront sans cesse se battre et faire preuve d'innovation. Sur ce constat, votre rapport ne demeure-t-il pas trop en retrait ? En d'autres termes, est-il normal de donner à des jeunes de bonne famille, qui ont déjà tout, cinq fois plus de moyens alors que l'université, avec des financements contraints, réussit à diplômer des jeunes moins socialement moins dotés ? Pour plus de justice, les classes préparatoires ne devraient-elles pas être intégrées à l'université ?

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