Il est utile de comparer l'Allemagne à la France, si du moins on compare ce qui est comparable. Nos industries sont différentes. En Allemagne, l'alternance est au coeur du système éducatif et l'apprentissage est un espace légitime de qualification ; c'est même la seule voie d'accès à certains métiers. En France, la dualité entre lycée professionnel et apprentissage offre deux filières de formation différentes. Comment mieux valoriser l'alternance ? C'est la question que nous devons nous poser. Les régions doivent prendre la main sur la collecte de la taxe d'apprentissage, avec une affectation obligatoire. Il faut également développer le dialogue dans le cadre des plans régionaux de développement des formations en organisant un débat avec les filières professionnelles afin d'élaborer un plan audacieux de l'apprentissage. Sans changement, nous dresserons les mêmes constats dans quatre à cinq ans. Quelles que soient nos divergences politiques, nous sommes devant un problème structurel : nous légitimerons l'apprentissage non pas en le transformant en école de la deuxième chance, mais en formation initiale à part entière. Il faut aussi simplifier. L'apprentissage ne souffre pas d'un manque de financements, l'obstacle est donc culturel. Il nous faut nous emparer de ce sujet pour le régler !