Intervention de Robert Hue

Réunion du 15 octobre 2015 à 15h00
Débat sur le thème « la politique étrangère de la france : quelle autonomie pour quelle ambition ? »

Photo de Robert HueRobert Hue :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la France a toujours pris ses responsabilités dans la gestion des crises internationales. Certes, on peut s’interroger sur l’ampleur de l’influence française dans le monde d’aujourd’hui, que d’aucuns trouvent affaiblie, mais, quoi que l’on en dise, par sa position géographique et ses territoires outre-mer qui la prolongent sur quatre continents, par son histoire qui la lie aussi à plusieurs pays aux quatre coins du monde, la France est toujours écoutée, pour ne pas dire attendue.

Oui, la France est écoutée. « Pont entre les nations », comme l’a déclaré le Président de la République, François Hollande, devant la conférence des ambassadeurs de 2012, notre pays est un médiateur reconnu. Plus que la reprise du dialogue entre les parties, le sommet des chefs d’État en format « Normandie », dont Paris et Berlin ont été à l’initiative, a permis la conclusion des accords dits de « Minsk II ». Vous y avez d’ailleurs contribué, monsieur le ministre.

Oui, la France est attendue. Je pense en particulier à l’appel du président Traoré demandant l’intervention de l’armée française pour stopper la progression des groupes islamistes armés au Mali.

Son statut de puissance s’appuie sur un réseau diplomatique dense – le deuxième au monde – ainsi que sur un modèle d’armée dont la crédibilité n’a pas été démentie, comme le montre le succès d’opérations extérieures menées en toute indépendance. Il n’est qu’à penser à l’opération Serval.

Forte de ces atouts, la France a donc toujours un rôle majeur à jouer, mais avec « quelle autonomie » et pour « quelle ambition ? » Tel est le sujet de notre débat cet après-midi.

Aujourd’hui, il s’agit de contribuer à la sécurité collective dans un monde devenu multipolaire et dans lequel notamment des acteurs non étatiques livrent bataille jusque sur notre propre territoire.

Dans ce contexte, la France doit agir selon plusieurs principes.

Tout d’abord, la France doit continuer d’inscrire ses actions dans un cadre légal, s’agissant en particulier de ses opérations extérieures. Excepté lors de la mise en œuvre d’accords de défense, notre pays s’est toujours adossé à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et c’est tout à l’honneur du président Chirac d’avoir refusé de participer à l’intervention en Irak de 2003, intervention à la légitimité plus que contestable, comme chacun le sait ici.

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