Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, mes chers collègues, le groupe de travail que la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a mis en place sur la nouvelle croissance chinoise nous a permis, entre autres, de mesurer les actions menées par le Gouvernement en ce qui concerne la diplomatie économique. Je sais que ce thème vous est particulièrement cher, monsieur le ministre.
Depuis 2012, les acteurs administratifs ont été réorganisés pour améliorer leur efficacité et leur visibilité, afin de constituer une « force de frappe » au service de nos entreprises à l’international. Sous votre impulsion, monsieur le ministre, le réseau diplomatique est prioritairement orienté vers les pays émergents, notamment grâce à un redéploiement des effectifs et des moyens. Vous avez d’ailleurs indiqué, lors de la semaine des ambassadeurs qui s’est tenue à la fin du mois d’août dernier, que notre ambassade en Chine serait, en 2017, la première dans le monde par ses effectifs. Ce choix nous paraît judicieux, au regard de l’exceptionnelle dynamique que nous avons observée lors de nos nombreuses rencontres en Chine. Nous sommes ainsi en phase avec la Banque mondiale qui vient d’annoncer que la Chine était devenue la première puissance économique du monde.
Nous avons été frappés, lors du déplacement que nous avons effectué au mois de septembre dernier à Pékin, Guilin et Shanghai, par le développement incroyable des nouvelles technologies et de l’économie numérique. En voulant protéger son marché intérieur, mais aussi son système politique, la Chine a réussi à construire des champions nationaux, de taille mondiale, notamment dans l’e-commerce. Malgré la surveillance des réseaux sociaux et de l’internet, ceux-ci comptent plus de cinq cents millions d’utilisateurs aujourd’hui.
Nous avons aussi rencontré de nombreux Français installés en Chine et nous avons participé à la réunion plénière annuelle des conseillers du commerce extérieur. Malgré le ralentissement de la croissance chinoise, l’activité économique reste selon eux porteuse, voire très porteuse, dans de nombreux secteurs. Nous avons aussi été régulièrement mis au fait de certaines crispations, pouvant se concrétiser par des difficultés bureaucratiques ou réglementaires, qui entravent l’activité de certaines entreprises. Monsieur le ministre, y avez-vous été sensibilisé ? En discutez-vous avec les autorités chinoises ? Ces crispations présentent-elles, selon vous, un risque pour le développement d’entreprises françaises en Chine ?
Par ailleurs, l’opinion publique française réagit parfois négativement à l’annonce d’investissements chinois dans notre pays. Il y a trente ans, nous avions peur des « dragons ». Dorénavant, nous avons peur de la Chine ! Dans ces conditions, comment faire accepter les investissements chinois, au moment où ce pays annonce sa volonté d’investir davantage chez nous ?
Enfin, nous l’indiquons dans le rapport d’information, la période de transition que traverse la Chine nécessite de nombreux ajustements économiques et politiques : la réorientation de sa croissance passe par une présence affirmée sur le plan international. La Chine a notamment créé plusieurs organismes richement dotés. Monsieur le ministre, quelle est l’approche de la France vis-à-vis de ces nouvelles banques et comment voyez-vous leur articulation avec la Banque mondiale et le FMI ?