Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, l’initiative prise par notre collègue Jean-Marie Bockel est particulièrement opportune.
Aujourd'hui, nous sommes au cœur de l’actualité, parce que les questions climatiques seront débattues dans quelques semaines à l’occasion du sommet de Paris au sein de la COP 21, et parce que nous assistons – je n’ai pas besoin d’insister sur ce point – à des mouvements migratoires importants venus d’Afrique, qui suscitent un certain nombre de réflexions, visant à trouver des solutions.
Cette initiative qu’a prise Jean-Louis Borloo, je la salue avec beaucoup de force ! J’ai moi-même apporté ma signature à la proposition de résolution, car j’ai considéré que les suggestions formulées par l’ancien ministre chargé de l’écologie étaient particulièrement adaptées au continent africain.
C’est énoncer une forme de truisme que de rappeler les défis auxquels le continent est aujourd'hui confronté.
Le premier est d’ordre démographique, puisque l’Afrique est passée de 200 millions d’habitants en 1950 à 1 milliard aujourd'hui et qu’elle en comptera 2 milliards en 2050 !
Le deuxième défi est d’ordre sociologique. On voit bien que les populations se regroupent autour des grandes agglomérations et qu’il s’ensuit une forme de désertification – encore que le mot soit mal adapté – des territoires moins densément peuplés, avec des bouleversements qui sont d’ordre social et, évidemment, politique.
Le troisième défi est, bien entendu, de nature économique, car ce continent dispose de ressources considérables, au demeurant convoitées par un certain nombre de pays attirés par ses ressources naturelles en énergie, en pétrole, en charbon, en uranium, sans oublier les terres rares. Une analyse sous le seul angle économique fait clairement apparaître une inégale répartition des richesses et des moyens de production, comme des retombées du développement économique.
Pour autant, si l’on parle de développement économique, il faut tout de même prendre en considération que la plupart des États africains connaissent un taux de croissance particulièrement élevé. Cette évolution se fait certes à partir d’un produit intérieur brut singulièrement plus faible que le nôtre, mais elle est porteuse de marges de progression qui ne nous laissent évidemment pas indifférents.
Le quatrième et dernier défi est d’ordre climatique. Madame la secrétaire d'État, je faisais partie de la délégation que conduisaient à Lima, au mois de décembre dernier, Laurent Fabius, Ségolène Royal et vous-même.