Intervention de Bruno Bézard

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 28 octobre 2015 à 10h00
Loi de finances pour 2016 — Crédits de l'aide publique au développement - Audition de M. Bruno Bézard directeur général du trésor

Bruno Bézard, directeur général du Trésor :

Il est certain que la question du changement climatique doit intéresser les acteurs financiers. Avec Michel Sapin, nous avons engagé une démarche auprès des régulateurs financiers (marchés financiers, banque et assurance) de la planète réunis au sein du conseil de stabilité financière (Financial Stability Board ou FSB), présidé par Mark Carney, gouverneur de la banque d'Angleterre, afin de les sensibiliser à cette question. Sceptiques au début, ces régulateurs ont finalement été convaincus que le changement climatique les concernait directement. Par exemple, une banque ne peut plus financer comme auparavant une centrale à charbon alors que ce type d'équipement devient quasiment « interdit » et perd toute sa valeur. En outre, nous pressons les banques et les assurances de rendre publique leur exposition au risque climat et d'introduire le critère environnemental dans leurs décisions de financement.

Il est clair que l'AIIB constitue pour les Chinois une façon de répondre au fait que la banque asiatique de développement est très influencée par le Japon et que la réforme du FMI marque le pas. Nous encourageons d'ailleurs la Chine à s'investir davantage dans les mécanismes multilatéraux. Quant à la banque de développement des BRICS, elle a bien été créée mais elle ne semble pas très active pour le moment. Elle développera peut-être son activité ultérieurement.

La France place 675 millions de dollars sur cinq ans dans l'AIIB, ce qui en fera un actionnaire important de cette nouvelle banque. Le projet de loi de ratification correspondant vous sera bientôt soumis.

Le renminbi est de plus en plus présent dans les échanges internationaux. Nous sommes favorables à cette évolution car la France s'est toujours prononcée en faveur d'un monde multipolaire, dont le dollar ne soit pas la seule monnaie internationale. La Chine est un acteur majeur du commerce international et doit donc être un acteur monétaire important. En outre, le renminbi n'est plus sous-évalué, comme Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, l'a confirmé récemment. Enfin, le FMI devrait prochainement rendre un rapport sur l'entrée du renminbi dans le DTS (droits de tirage spéciaux). Si le rapport du FMI est favorable, la France soutiendra cette entrée qui reflètera une participation accrue de la Chine au système monétaire international.

Les approches sectorielles sont certes nécessaires - l'AFD a d'ailleurs des cadres d'intervention sectoriels - mais en évitant de constituer des « silos ». Il faut avoir une politique de l'eau, de la santé, de l'emploi, des énergies renouvelables, du planning familial. C'est ce que s'efforcent de faire les collaborateurs de l'AFD, dont la qualité est reconnue.

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