Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 21 octobre 2015 à 9h00
Loi de finances pour 2016 — Audition de l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine cemm

Amiral Bernard Rogel :

Il n'est pas encore rénové ! C'est ce qui explique la difficulté que l'on a aujourd'hui, le dépassement du contrat opérationnel faisant que tous nos Atlantique sont présents sur tous les théâtres, sur terre et sur mer. Ce sera plus facile lorsque toutes les flottes seront composées d'avions ou d'aéronefs modernes. Le NH90 est un hélicoptère exceptionnel. Nous le découvrons et ses petits défauts de jeunesse sont traités en liaison directe avec l'industriel.

Le système de soutien est encore perfectible, mais nous y travaillons. La difficulté pour nous est d'arriver à prolonger de vieux appareils et à prendre en compte les nouvelles générations. Je n'ai pas d'inquiétude : on y arrivera !

Quant au M51, le dernier tir fut réussi. C'est donc très rassurant. Vous parliez d'une faiblesse industrielle. Je rappelle que nous sommes les seuls au monde, avec les États-Unis et la Russie, à développer nous-mêmes un système complet de dissuasion nucléaire autonome indépendant. La Chine y parvient et ce sera bientôt au tour de l'Inde, mais on ne peut que se féliciter d'avoir encore ces outils et ces compétences. Je ne rentre pas dans le débat sur l'arme nucléaire, mais parle de la capacité industrielle et opérationnelle à réaliser un tel système tout seul.

Il faut donc optimiser le discours. C'est en tout cas ce que je fais. Je fais souvent remarquer à ceux qui viennent visiter le SNLE que peu de pays sont capables de réaliser seuls un tel engin, probablement l'objet le plus compliqué jamais imaginé par l'homme - recherche spatiale incluse. On peut certes être prompt à l'autocritique, mais on peut aussi en tirer une certaine fierté !

Pour ce qui est de Corymbe, la sécurité du trafic maritime est bien entendu importante pour nous aussi en termes de sécurité et de lutte contre la pêche illégale, la circulation de la drogue, etc.

Les pays africains sont-ils demandeurs ? Oui, bien sûr ! Le sommet de Yaoundé de 2013 a constitué un déclic. Les chefs d'État ont dit qu'il fallait régler les problèmes de zone économique. Les Africains parlent d'ailleurs moins de piraterie que de pollution, d'environnement ou de pêche illégale. Il faut les aider. Il en va de notre avenir commun. Tout ce que l'on pourra faire sera bienvenu.

On ne peut y parvenir seul. C'est pourquoi j'ai rassemblé à Brest, en juin dernier, un séminaire des chefs d'état-major de la marine riverains du golfe de Guinée et des quatre pays européens qui s'intéressent à cette zone. Le prochain séminaire de ce type se tiendra aux Etats-unis, nos actions étant coordonnées avec celles des Américains. Nous sommes dans une bonne dynamique pour conjuguer nos efforts afin d'aider les pays africains à faire régner l'ordre et la sécurité dans leur zone.

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