Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 21 octobre 2015 à 9h00
Loi de finances pour 2016 — Audition de l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine cemm

Amiral Bernard Rogel :

Si la décision politique est prise, puisqu'elle ne l'est pas encore, le porte-avions ira dans le golfe arabo-persique collaborer avec l'armée de l'air et nos alliés de la coalition, augmentant significativement la capacité aérienne pendant la durée de son déploiement.

Il faut aussi penser à l'avenir : il existe des situations où seul le porte-avions pourra agir, faute de pays alliés suffisamment proches ou d'accords suffisamment rapides pour y stationner des avions. Le porte-avions est un outil complémentaire de l'armée de l'air, avec laquelle nous sommes aujourd'hui très proches, et de plus en plus. On a les mêmes avions, les mêmes systèmes de soutien, les mêmes problématiques. Simplement, nous avons besoin d'un outil de défense global pour tenir le rang d'une puissance mondiale. C'est le cas aujourd'hui. La question qu'il vous revient de trancher est de savoir si on doit garder ou non toutes les composantes qui font que cet outil est global.

Pour exprimer mon avis sur ce sujet et en finir sur un ton moins grave alors qu'on approche de Noël, je répondrais à la question de Mme Goulet par un seul voeu : un second porte-avions !

Pour ce qui est de l'Arctique, il existe des organes de coordination, comme le Conseil de l'Arctique, dont nous sommes membres observateurs. Il existe également un certain nombre de relations entre pays riverains, entre la Norvège et la Russie, par exemple.

Toutefois, avec la fonte des glaces, au-delà des flux maritimes transitant par les routes du Nord-Est ou du Nord-Ouest, qui pourraient augmenter d'ici dix à quinze ans, il nous faut d'ores et déjà tenir compte du tourisme qui se développe rapidement dans la zone. Le sauvetage d'un navire de croisière, dans ces eaux où les conditions de survie ne sont pas favorables, requerra une étroite collaboration avec les pays nordiques. Cela nécessite une grande rapidité et de la réactivité.

Quant à la question des ressources de l'Arctique, qui sont nombreuses, celle-ci se posera un jour où l'autre. On ne peut se désintéresser de cette région.

Enfin, il ne vous a pas échappé que la France a augmenté la semaine dernière son territoire maritime - ou plus exactement sous-marin - de 580 000 kilomètres carrés de plateau continental, soit la superficie du territoire métropolitain ! Autant de responsabilités nouvelles pour la marine qui justifient la vigilance que je vous sais accorder à ses moyens.

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