Intervention de Ronan Dantec

Réunion du 16 novembre 2015 à 21h30
Rôle déterminant des territoires pour la réussite d'un accord mondial ambitieux sur le climat — Suite de la discussion et adoption d'une proposition de résolution

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Par ce texte, nous disons ainsi de manière unanime notre refus de tout soutien public à la recherche sur les gaz de schiste. Il s’agit là d’une avancée, en tout cas d’une réelle clarification.

Je veux aussi souligner la mention, dans cette proposition de résolution, du rôle des collectivités territoriales. Il était important que le Sénat réaffirme que, sans cette approche territoriale, il est totalement impossible d’atteindre les objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Tel était le message du sommet mondial « climat et territoires » qui s’est tenu à Lyon, message soutenu non seulement par les réseaux de collectivités territoriales, mais aussi par nombre des principaux acteurs non étatiques mondiaux. En tant que coprésident de ce sommet, je ne peux que me féliciter que notre message se trouve ici renforcé.

Toutefois, depuis vendredi soir, le fait de recevoir à Paris la conférence sur le climat a pris une autre dimension.

À mon tour, je m’incline devant les victimes de la barbarie, souvent de jeunes adultes, de jeunes parents. Nous devons aux jeunes générations de consacrer toute notre énergie à la construction d’un monde apaisé, d’un monde de sécurité où l’avenir soit ouvert à tous.

La protection des personnes ne pourra jamais être garantie au seul moyen de lois de sécurité, aussi justifiées soient-elles. Sans action résolue sur toutes les causes des désagrégations sociales qui sont le terreau du fanatisme et de la barbarie, nous ne pourrons y arriver.

J’ai déjà eu l’occasion de le rappeler dans cet hémicycle : il est impossible d’expliquer l’émergence et l’expansion de Boko Haram sans évoquer les sécheresses et les migrations autour du lac Tchad. Ce sont là des mécanismes parfaitement décrits et documentés.

On ne peut pas non plus négliger les sécheresses à répétition qui ont frappé la Syrie entre 2006 et 2010. Elles ont provoqué un exode rural massif, qui a fragilisé la société syrienne. On parle d’un million de personnes déplacées.

Aussi, répétons-le ici une nouvelle fois : sans accord ambitieux à Paris, crédibilisant le scénario d’une augmentation de la température inférieure à 2°C, il est totalement illusoire de penser que nous pourrons construire au XXIe siècle un monde de paix, quels que soient les moyens militaires déployés.

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