Intervention de Chantal Jouanno

Réunion du 16 novembre 2015 à 21h30
Rôle déterminant des territoires pour la réussite d'un accord mondial ambitieux sur le climat — Suite de la discussion et adoption d'une proposition de résolution

Photo de Chantal JouannoChantal Jouanno :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, la discussion de cette proposition de résolution voulue par le président du Sénat nous offre une belle occasion de réaffirmer ce que nous attendons de la COP 21.

Notre parti politique, dont le fondateur fut un des acteurs clés du Grenelle de l’environnement, est très attaché à la réussite de cette négociation. Nous souhaitons donc au Gouvernement de rencontrer un plein succès, non par altruisme à son égard, mais par amour pour nos enfants : nous ne voulons pas qu’ils souffrent des conséquences du chaos que nous avons créé.

Les dérèglements climatiques représentent un chaos annoncé. Alors que le monde est confronté à une poussée démographique sans précédent, nous connaissons déjà leurs conséquences : pertes de rendements agricoles, acidification des océans, stress hydrique, épidémies, déplacés environnementaux, etc. La liste est malheureusement longue.

Par cette résolution, nous voulons rappeler avec force qu’il ne suffira pas que la COP 21 débouche sur l’adoption d’un texte pour qu’elle soit un succès. C’est la vingt et unième conférence sur le climat, et les émissions de gaz à effet de serre augmentent toujours plus vite…

Sans engagement financier clair, il n’y aura pas de succès, comme l’ont souligné tous les intervenants. Nous avons besoin de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2020 : cela représente moins de 0, 1 % du montant des transactions financières, soit une goutte d’eau à l’échelle du monde.

La réalisation du projet de Jean-Louis Borloo d’électrification de l’Afrique avec une énergie propre nécessite 5 milliards de dollars par an d’argent public, c’est-à-dire seulement la moitié du budget de l’Île-de-France.

En réalité, le problème fondamental n’est donc pas la disponibilité des fonds, mais bien le manque de volonté.

Par ailleurs, il n’y aura pas de succès de la COP 21 sans la reconnaissance d’un nouveau modèle et de nouveaux principes de développement. L’environnement a été considéré jusqu’à présent comme une sorte d’outil de production ; or la planète ne se recycle pas comme une vieille machine, et l’environnement n’est pas un immense outil que nous pouvons utiliser jusqu’à épuisement. Ronan Dantec l’a rappelé avec malice : il n’y aura pas d’évolution climatique favorable dans notre système économique sans outils économiques forts, tels qu’un prix du carbone ou la fin des subventions et des dépenses fiscales en faveur des énergies fossiles.

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