Enfin, madame la secrétaire d’État, je crains que nous n’ayons pas tiré les enseignements des échecs précédents en ce qui concerne les modalités de négociation. La conférence de Copenhague s’était conclue par un engagement clair pour la mise en place d’un Fonds vert pour le climat, point qui est aujourd’hui en discussion dans le projet de texte…
Il nous apparaît à tous que les acteurs clés de la lutte contre les changements climatiques, à savoir les territoires, les ONG, les acteurs économiques, la société civile, sont totalement absents de la négociation. Nous-mêmes, parlementaires engagés, si nous avons le droit de nous promener dans les couloirs de la COP 21, nous ne sommes pas du tout parties à la négociation.
Les textes ne sont disponibles qu’une fois qu’ils ont été négociés, seulement en anglais, sur le site internet, sachant que les parties entre parenthèses ne font pas consensus.
La France aurait pu, me semble-t-il, promouvoir l’idée d’une négociation « 2.0 », avec un accès au texte en open source, une meilleure visibilité des discussions et, surtout, un droit de parole de la société civile beaucoup mieux pris en compte. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas. Or je doute de la capacité des États à apporter aujourd’hui des solutions durables en matière de lutte contre le changement climatique. Ce sont les territoires, les citoyens, les acteurs économiques, les acteurs associatifs qui les feront émerger demain.
Ce point constitue mon seul regret. Il n’a pas été inscrit dans la proposition de résolution parce que tel n’était pas son objet, mais je doute que la négociation puisse déboucher sur un franc succès sans prise en compte de cette nouvelle dimension.