Intervention de Hervé Poher

Réunion du 16 novembre 2015 à 21h30
Rôle déterminant des territoires pour la réussite d'un accord mondial ambitieux sur le climat — Suite de la discussion et adoption d'une proposition de résolution

Photo de Hervé PoherHervé Poher :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, il n’est pas facile de parler du raisonnable quand on vient d’être confronté à l’horreur… De même, il est bien difficile de parler d’intelligence collective quand on nous impose l’image de l’obscurantisme…

Oui, tout cela est bien difficile, mais, comme l’a souligné le Président de la République cet après-midi, parler de l’avenir de la planète et de l’avenir de l’homme, c’est aussi montrer que les barbares ne peuvent pas gagner. Puisqu’on est là pour parler du climat et d’avenir, parlons-en.

Les scientifiques se sont exprimés, les experts ont confirmé et les inquiétudes se précisent. Dans ce domaine-là, comme dans d’autres, on ne peut pas ne pas savoir, on ne peut pas ne plus savoir que le climat est en train de changer.

Pour les simples citoyens alertés que nous sommes, quatre évidences s’imposent.

Première évidence, dans toute l’histoire de l’humanité, rares sont les périodes où l’homme a osé faire un bilan de son passé pour définir un véritable chemin pour son avenir, sachant pertinemment que cet avenir dépendait de lui, et presque entièrement de lui.

Je ne vois que deux périodes porteuses de telles interrogations : dans la décennie après 1945, quand l’humanité a réalisé les dégâts possibles d’un emballement nucléaire – du coup, on a inventé la dissuasion nucléaire –, et après 1980, quand quelques scientifiques ont osé poser la question de savoir si nous n’étions pas responsables, sans le savoir, de certains phénomènes.

Le fait de ne pas le savoir est une précision importante, car on admet que l’ignorance peut, pour beaucoup, excuser certaines choses, mais aussi que la certitude peut, pour quelques-uns, rendre inexcusable.

La deuxième évidence est qu’un processus est en marche. Nul besoin d’écouter les radios pour le découvrir, nul besoin d’être spécialiste pour s’en apercevoir. N’importe quel observateur de bonne foi vous avouera qu’un événement centennal a une fâcheuse tendance à devenir décennal ; qu’un événement décennal a une curieuse inclination à devenir annuel et qu’un événement annuel exceptionnel a la mauvaise habitude de devenir un classique hivernal.

De plus, la forme même de l’événement climatique tend à se modifier. Le nord de la France, dont je suis originaire, était habitué depuis des siècles aux fines pluies continues, voire au crachin breton.

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