La commission s'est déplacée, le 23 octobre dernier, dans le Sud-Est de la France, à la suite des inondations ayant touché la région au début du mois d'octobre. Notre délégation était composée, pour notre commission, de Louis Nègre et moi-même, pour le département des Alpes-Maritimes, outre Louis Nègre, de Dominique Estrosi Sassone, Jean-Pierre Leleux et Marc Daunis, et pour le département du Var, de Pierre-Yves Collombat.
Les inondations ont eu lieu le samedi 3 octobre, dans la soirée. En quelques heures, tous les records d'intensité des précipitations ont été battus. Ce phénomène climatique avait été anticipé par Météo-France, mais pas dans son extrême concentration dans le temps, et a donné lieu au déclenchement de l'alerte orange et de l'alerte Apic, avertissement pluies intenses dans les communes, en milieu de journée.
Le bilan a été très lourd puisque ce sont au total 20 morts, des dégâts privés et publics, évalués autour de 650 millions d'euros par les assureurs. Ce montant n'inclut pas les effets induits. On nous a par exemple expliqué que le central téléphonique de Cannes ayant été inondé, on ne pouvait plus payer par carte bancaire, alors que des congrès se tenaient à ce moment-là. Le coût total des inondations serait plutôt le double que ce qui est annoncé aujourd'hui. Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd, si l'événement n'avait pas eu lieu un soir de fin de semaine.
La préfecture des Alpes-Maritimes a engagé une procédure d'enquête très approfondie sur l'ensemble des phases de l'événement : prévision par Météo France et le service de prévention des crues, alerte, prise en compte de l'alerte, mobilisation des secours, transmission d'informations. L'idée est de pouvoir tirer les leçons de l'événement complètement et au plus vite car, nous le savons, ce type de phénomène est amené à se répéter.
Comment s'est déroulée notre journée ?
Le matin, nous avons été reçus par le président du département, Éric Ciotti. Nous avons ensuite suivi une réunion très intéressante à la préfecture avec l'ensemble des services concernés par les inondations. Nous sommes ensuite allés à Biot, commune d'environ 10 000 habitants, dans un environnement naturel, où des mesures de prévention avaient été mises en place, avec des bassins, des embâcles. Malgré cela, la commune a été violemment touchée.
Nous nous sommes ensuite rendus à Cannes. Les séquelles de l'événement sont visibles au coeur de la ville et ne résultent pas de problèmes d'urbanisation récente. Il y avait encore de nombreux gravats dans les rues, ce qui mettait en lumière un problème annexe important auquel on ne pense pas d'emblée : l'évacuation d'une très grande quantité de déchets.
Nous avons participé, avec Louis Nègre, à l'assemblée générale des maires des Alpes-Maritimes, ce qui a été l'occasion de présenter le message du président du Sénat Gérard Larcher et d'annoncer les fonds débloqués par le Sénat pour l'après-inondations.
Louis Nègre va vous présenter un premier bilan de l'événement, au regard des préconisations qui avaient été faites dans le rapport réalisé avec Pierre Collombat en septembre 2012 sur les inondations dans le Var et le Sud-Est.