La déception du groupe Communiste, républicain et citoyen est grande avec ce PLFSS. Nous trouvions déjà que le projet de loi initial était un « mauvais » PLFSS. Pourquoi ? Parce qu'il s'appuyait sur le pacte de responsabilité, que nous dénonçons. Le Gouvernement prévoyait beaucoup d'économies qui ne sont pas justifiées, au lieu de rechercher des recettes nouvelles. Ces économies étaient très inégalitaires compte tenu des 5,3 milliards d'euros d'allégements de cotisations sociales accordés aux entreprises.
Lorsque le texte est passé au Sénat, la majorité de droite a fait le choix de réduire encore davantage les recettes, à hauteur de 600 millions d'euros. Nous ne nous inscrivons pas dans cette logique. L'important est de chercher de nouvelles recettes pour ne pas asphyxier notre système de santé, qui s'appuie sur un service public de qualité.
Comme je l'ai déjà dit au Sénat, on ne peut que rendre hommage avec conviction aux personnels de santé qui se sont mobilisés sans compter et de manière tout à fait extraordinaire pour lutter contre les atrocités de vendredi dernier. Lorsque le plan blanc a été mis en route, les personnels hospitaliers se sont présentés spontanément, sans même attendre d'avoir été rappelés.
Mais ce PLFSS organise une réduction des dépenses de santé sur le dos des hôpitaux déjà touchés par un budget de rigueur, d'austérité même. Je suis choquée d'entendre encore ce soir la justification de l'exigence de ces trois jours de carence ; je trouve cela déplacé. Nous nous élevons contre cette mesure, comme contre le fait de demander toujours aux mêmes personnes, en l'occurrence aux personnes retraitées pour le relèvement de l'âge de la retraite, de faire des sacrifices.
Lorsque j'entends que le Gouvernement a touché de manière trop forte les grandes entreprises, de quoi parle-t-on ? Je vais prendre l'exemple de Sanofi : des milliards d'euros de chiffre d'affaires sont réalisés et redistribués aux actionnaires, tandis que des milliers d'emplois sont supprimés. Lorsque l'on recherche de nouvelles recettes, il faut le faire avec justice et taxer les profits lorsqu'ils échappent à l'intérêt des populations.
Pour toutes ces raisons, mon groupe trouvait que le projet initial n'était pas satisfaisant, mais cela s'est aggravé lors de l'examen du texte au Sénat.
Peut-on considérer que ce PLFSS en est encore un, alors qu'une partie des articles consacrés aux recettes n'existe plus, et qu'il en est de même pour les dépenses ?