S'agissant du numérique, je rejoins le constat fait par notre rapporteur pour avis, Philippe Leroy, mais je m'en sépare sur les conclusions qu'il en tire. Des progrès ont réellement été accomplis dans le développement de la fibre à l'horizon 2022. On ne peut que prendre acte du fait que des crédits importants ont été mobilisés à cette fin.
Il faut en outre souligner que le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique a fait plier les opérateurs de téléphonie, en les obligeant à s'engager sur la mobilisation du mobile afin de couvrir dès 2016 les communes qui ne sont aujourd'hui pas couvertes et sur le fait qu'en 2017 serait développé l'internet mobile.
Notre collègue a souligné la fragilité de l'ensemble des opérateurs, mais il faut nuancer les choses : les enchères pour la fréquence 700 Mhz se sont élevées à 2,8 milliards d'euros, au lieu des 2 milliards attendus. C'est le signe de la bonne santé financière des opérateurs. On a aussi parlé des difficultés du rachat de SFR par Numéricable : mais le président de ce nouvel ensemble a indiqué qu'il allait engager un investissement sur les réseaux de 2 milliards d'euros, dont il faudra malgré tout s'assurer de la mise en oeuvre concrète.
Il ne faut donc pas être si pessimiste. Les collectivités locales se sont réellement engagées ; certes sur un temps long, mais construire le réseau du XXIème siècle demande du temps. Et lorsque M. Leroy évoque l'opposition de la Commission européenne, celle-ci ne concerne pas le fibrage mais la montée en débit ; il a néanmoins raison de dire qu'Orange ne manifeste pas une forte appétence au déploiement des réseaux du XXIème siècle, car il assure sa survie financière sur la maîtrise d'un réseau unique dont il est propriétaire. Quoi qu'il en soit, la volonté gouvernementale est bien présente pour favoriser la numérisation de la société qui est la clé de la sortie de la crise.