Je ne voterai pas les crédits relatifs aux participations de l'État car, d'une part, ce dernier se fourvoie en réduisant sa présence capitalistique, d'autre part, les ventes de participations doivent être réinvesties dans le capital public. La politique suivie, qui consiste à rembourser les dettes avec la vente d'actifs est alarmante : culturellement, en France, le capital public est un capital stable, à faible rendement attendu, qui peut permettre d'accompagner les entreprises fragiles ou en démarrage dans la durée. L'on devrait d'ailleurs investir davantage dans le capital numérique. À cet égard, il est regrettable que l'on ait soustrait 2 milliards d'investissement à l'industrie pour assurer le financement du logement intermédiaire : il faut avant tout soutenir l'économie productive industrielle.
S'agissant de la mission « Économie » et, en particulier, du financement de l'industrie, je comprends qu'il y a un accroissement de l'effort, c'est bien, mais je constate que l'on continue encore trop d'investir dans l'immobilier, au détriment de l'investissement productif.
Je suis très attentive au suramortissement, qui devrait permettre de combler notre retard en matière de robotisation. Je rappelle que notre commission souhaitait depuis deux ans un dispositif analogue, et qu'un dispositif de suramortissement n'a finalement été adopté qu'en août dernier. Alors qu'on devrait prolonger ce dispositif au-delà d'un an, le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique nous répond qu'il faut garder un dispositif très limité dans le temps pour inciter les entreprises à investir immédiatement. Mais un dispositif de plus longue durée est nécessaire, ne serait-ce que pour permettre aux PME et aux ETI d'être suffisamment informées de ce dispositif pour l'utiliser. Il faut une lisibilité à moyen terme beaucoup plus forte. Il faut au minimum envisager une prolongation de deux ans du dispositif ; et je déposerai des amendements en ce sens.