Je partage bien des interrogations de Daniel Dubois. Cette proposition de loi n'est qu'un cautère sur une jambe de bois ! Si elle se focalise sur la compétitivité des mesures fiscales, le fond du problème n'est pas réglé. Une stratégie pour une agriculture compétitive ne se fonde pas uniquement sur les prix. Dans le Languedoc, bien qu'ils produisent plus cher que les autres, les agriculteurs arrivent à vendre grâce à leur stratégie moderne s'adaptant aux nouvelles consommations. Le monde a changé, occupons-nous du fond.
L'article 2 me choque un peu : c'est le rôle des interprofessions de réunir tous les acteurs de la filière pour réfléchir aux prix. Allez voir l'interprofession du champagne qui réunit producteurs, transformateurs et distributeurs, qui s'entendent sur les prix et les volumes annuels.
L'étiquetage, tel qu'il est prévu, serait assez compliqué à mettre en oeuvre. Le volontarisme ne suffit pas, comment cela se passera-t-il en réalité ? Le consommateur achète de la viande, il la consomme et en demande l'origine après l'avoir mangée ? Qu'en est-il des viandes importées par les distributeurs ? Il est heureux qu'on s'intéresse à l'agriculture, mais comme Frank Montaugé, je pense qu'il faudrait prendre le temps de réfléchir au fond.