Intervention de Gérard Bailly

Commission des affaires économiques — Réunion du 2 décembre 2015 à 9h35
Compétitivité de l'agriculture et de la filière agroalimentaire — Examen du rapport et du texte de la commission

Photo de Gérard BaillyGérard Bailly :

J'ai participé à certaines auditions, qui ont révélé des appréciations différentes. Notre détermination doit être encore plus grande pour aboutir. Malgré les mesures que nous avons prises, l'agriculture est dans une crise plus forte que les décennies précédentes, et qui devrait perdurer, avec la fermeture des exportations vers la Russie, les problèmes sanitaires... Cette proposition de loi n'est pas précipitée : la maison brûle, n'attendons plus ! Il est logique de proposer quelque chose : donnons de l'espoir, nous n'avons pas le droit à l'erreur ! Il y a un problème de revenu et non d'excédent de production : ce n'est pas la France, mais l'Europe, qui produit trop de porc et fait chuter les prix !

Attention aussi au moral des agriculteurs, montrés du doigt, accusés de tous les maux : l'agriculture serait la cause de 19 % du réchauffement climatique ; nos vaches sont plus heureuses avec les aires paillées et des logettes qu'à l'époque de l'accrèchement, où elles étaient attachées du 1er octobre au 1er mai dans les étables, situation à laquelle certains voudraient revenir. Assez de ces discours et de ces émissions! Je ne nie pas les inquiétudes qu'ont pu causer des affaires comme celle de la viande de cheval ; mais dans 90 % des cas, le bien-être animal est en progression.

L'Institut de l'élevage prévoit qu'entre 2010 et 2020, un tiers des exploitations d'élevage auront disparu. Il y a urgence ; prenons garde à ce que l'agriculture ne connaisse le même sort que notre industrie.

Parmi les points positifs de la proposition de loi, il y a l'étiquetage et la prise en compte des charges d'exploitation dans les négociations sur les prix. Certes, la coopération agricole a des interrogations, mais c'est une réflexion sur le long terme. Danone fixe d'ores et déjà 30 % du prix en fonction des charges d'exploitation ; c'est un début. Autres avancées du texte, l'épargne verte, la RSEA, cette poire pour la soif, et le prolongement de l'exonération dégressive de charges sociales de cinq à six ans et tout ce qui concerne les jeunes agriculteurs.

Les agriculteurs attendent un signe fort. En juillet dernier, le Président du Sénat nous a exhortés à nous impliquer davantage pour que l'élevage se maintienne dans nos territoires. Votons la loi pour qu'elle soit examinée par l'Assemblée nationale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion