Intervention de Jean-Yves Leconte

Réunion du 15 décembre 2015 à 16h45
Débat préalable à la réunion du conseil européen des 17 et 18 décembre 2015 — Débat interactif et spontané

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

L’assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne, la BCE, qui injecte 60 milliards d'euros par mois dans les circuits financiers, présente un intérêt évident. Il maintient les taux faibles pour rendre soutenables les dettes souveraines.

Toutefois, l’argent qui est injecté dans les circuits financiers ne se traduit pas vraiment dans l’économie réelle et fait croître le risque de bulle.

Je ferai trois observations complémentaires.

Premièrement, cet assouplissement quantitatif, conjugué à la baisse de la croissance chinoise, favorise une guerre des monnaies qui n’est favorable à personne.

Deuxièmement, l’introduction du yuan chinois dans le panier de devises définissant la monnaie du FMI, les droits de tirage spéciaux, DTS, s’est faite principalement au détriment de l’euro et probablement d’une manière plus significative en raison de cet assouplissement quantitatif.

Troisièmement, se pose la question de la différence entre la politique monétaire relativement laxiste de la BCE, et celle de la Banque des États de l’Afrique centrale, la BEAC, où la France a une responsabilité particulière, d’autant que la monnaie émise par la BEAC est aujourd'hui liée à l’euro. Les États d’Afrique centrale sont confrontés à de très nombreuses déstabilisations politiques et terroristes et à une baisse du pétrole qui réduit leurs ressources. Ils subissent ainsi une pression immense et auraient, eux aussi, besoin d’une politique monétaire plus lâche.

Comment peut-on traiter ces sujets ? N’est-il pas temps de faire un premier bilan de cet assouplissement quantitatif et d’en examiner toutes les conséquences, notamment sur la place de l’économie européenne dans le monde ?

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